Ecoles publiques: gratuité déguisée des droits d’inscription !

Force est de constater que la gratuité des droits d’inscription dans les établissements publics, est un vain mot. Grand fut la surprise des parents en voyant au sein de chaque établissement une affiche relative au montant des droits que les parents doivent payer pour pouvoir inscrire leurs enfants. La nouvelle année scolaire s’annonce salée.

Dans une note circulaire sur l’organisation de la rentrée scolaire, le ministère de l’Education nationale (Men) vient de réitérer la disposition sur la gratuité des frais d’inscription et réinscription dans les établissements scolaires pub­­lics. Le secrétariat général du ministère de l’Edu­cation a souligné que, «l’accès des élèves aux établissements scolaires publics, aussi bien  les EPP que les CEG et les Lycées, doit être exempt de tout droit d’inscription et de réinscription».

Mais auprès des établissements, la réalité est toute autre. L’inscription est bel et bien payante.

«J’ai dû payer 50.000 ariary fois 55 hier, soit 2.750.000 ariary pour inscrire 55 enfants issus de familles vulnérables  au sein d’une CEG de la Capitale», a témoigné un responsable d’un organisme prenant en charge leur scolarité.

Dans certains lycées, des parents ont déboursé une somme allant de 150.000 à 170.000 ariary en guise de frais généraux et d’indemnités des enseignants Fram, selon leurs témoignages.

La gratuite scolaire : Impossible !

Devant la réalité du terrain, la gratuité des inscriptions et réinscriptions dans les établissements scolaires publics, est quasi impossible, selon un directeur d’un Collège public, «surtout avec le maigre budget consacré à la Caisse école d’autant que son déblocage prend toujours du retard alors que les charges de l’école, y compris les indemnités des enseignants Fram, devront être honorées dès le début de la rentrée sco­laire.»

«La seule solution possible serait de faire payer les droits d’inscription aux parents. C’est d’ailleurs ce qui se passe actuellement, mais le ministère continue de se voiler la face», regrette un Proviseur de Lycée dans la Capitale ayant requis l’anonymat. Pour ce dernier, «Il s’agit juste d’une gratuité déguisée car des sommes d’argent sont quand même réclamées aux parents».

Dans  cette note circulaire, ce département a tenu à rappeler que «si les parents se proposent d’apporter leur contribution à la bonne marche de l’école, le montant de cette contribution devra être fixé par un commun accord avec les parents d’élèves lors de L’AG des Feffi», conformément à la note circulaire en date du 11 février 2021.

«A mon avis, une fois que des frais quelconques sont réclamés,  le principe de gratuité, perd tout son sens. D’ailleurs, aucun parent ne semble partant à financer les caisses d’écoles. On leur impose indirectement d’honorer ces frais pour pouvoir inscrire leurs enfants au sein d’un établissement public donné», regrette un directeur de CEG dans la Capitale.

Rakoto

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