Le gouvernement n’a révoqué que récemment 17 magistrats du Pôle anti-corruption (Pac) alors qu’ils étaient encore maintenus à leur poste au mois de juin. Cette situation intrigue la société civile sur la politique de la tolérance zéro à l’égard de la corruption.
La lutte contre la corruption ne semble pas effective dans le pays, selon la société civile, notamment le Rohy, le CCOC, l’ONG Hintsy, l’ONG Ivorary ainsi que Msis Tatao. Dans un communiqué hier, ces derniers s’interrogént sur les véritables intentions du gouvernement, relatives à sa politique de lutte contre la corruption.
Devant le retard et la lenteur de la mise en place de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) et des Pac dans les provinces ou encore le blocage des dossiers de corruption au niveau de la Haute cour de justice (HCJ), la société civile se demande si la politique de la tolérance zéro est vraiment appliquée.
La suspension des mandats des magistrats du Pac ne fait alors que confirmer leur doute. D’autant que l’Etat a du mal à mettre en place les autres Pac par manque de magistrats. A cela s’ajoute le retrait de certaines compétences du Pac, à savoir les infractions économiques qui limitent clairement le traitement des recouvrements des avoirs illicites.
Face à tant d’incertitudes, la société civile réclame la continuité des activités déjà entamées, c’est-à-dire le maintien des magistrats qui siègent actuellement au Pac, la poursuite de la mise en œuvre de la SNLCC mais surtout, le traitement des dossiers en attente au sein de la HCJ. Alors que les dossiers sont en souffrance, « les salaires élevés dévolus à cette Cour sont toujour réglés », déplore la société civile.
T.N