Meurtre d’un militant écologiste: huit personnes condamnées aux travaux forcés à perpétuité

Le tribunal de première instance d’Ambatolampy a rendu, hier, son verdict dans l’affaire du meurtre de l’activiste environnemental Henri Rakotoarisoa.

Le verdict est tombé : Huit des 12 personnes placées sous mandat de dépôt dans cette affaire de meurtre, ont été condamnées aux travaux forcés à perpétuité. Deux autres ont écopé d’une peine de 3 ans de prison ferme pour non-assistance à personne en danger. Les deux dernières sont acquittées au bénéfice du doute. 21 autres personnes ayant bénéficié d’une liberté provisoire, sont également acquittées pour ne pas être impliquées dans cette affaire.
A noter que le père de famille de 70 ans ayant fait l’objet d’un homicide volontaire, a consacré une grande partie de sa vie à la protection de la nature. Avant ce procès, beaucoup craignait que les peines prononcées ne soient pas à la hauteur du crime commis. Ce qui n’est pas le cas, d’autant que la famille du défunt obtiendra 40 millions d’ariary à titre de dommages et intérêts.
De son coté, l’ONG Al­liance Voahary Gasy (AVG), qui a assigné deux avocats en assistance à la partie civile, s’est félicitée après l’annonce du verdict. « La victoire revient à nous, peuple malagasy. Merci au TPI Ambato­lampy. Merci aux avocats. Merci à la solidarité des Organisations de la société civile malagasy (OSC) », a réagi le président du conseil d’administration de l’AVG.

Victime d’une vindicte populaire

A titre de rappel, Henri Rakotoarisoa, originaire d’Andramasina, était un courageux protecteur de la forêt et non moins président de la Communauté de base ou Vondron’olona ifotony (VOI) Mailo. De son vivant, il avait mené une lutte acharnée contre les exploitations illicites d’une zone forestière de 2000 ha située entre Mo­ramanga, Manjakan­driana et Andramasina.
Ses différentes actions lui ont même valu quelques jours de prison pour trouble à l’ordre public en septembre 2021. Mais malgré ces actes d’intimidation orchestrés par ses détracteurs, il n’avait jamais baissé les bras.
Le 2 juin, il a été retrouvé mort à Beparasy Ankazo­dandy, Moramanga. Son corps portait des traces d’objet tranchant, notamment sur sa gorge, et ses membres ont été attachés.
Quelques jours après l’ouverture d’une enquête, une trentaine de personne se sont rendues aux enquêteurs. Elles ont avoué avoir appliqué la vindicte popu­laire au septuagénaire.

ATs.

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