Vindicte populaire 2.0

Les réseaux sociaux prennent de plus en plus de place dans nos quotidiens au point de devenir une sorte de référence dans la prise de certaines décisions. Des plateformes, pour ne citer que Facebook, sont devenues des moyens pour les citoyens d’interpeller les autorités sur certains dysfonctionnements au sein de la société ou de l’administration. De même pour les différentes sortes d’abus perpétrées par certaines personnes faisant partie de l’administration publique ou des forces de l’ordre. Cette forte mobilisation des utilisateurs des réseaux sociaux a également permis de venir en aide à des personnes dont la vie était en danger comme c’était lors des passages des cyclones dans le pays.

Cependant, l’utilisation de cet outil de communication dévient de plus en plus incontrôlable. Les réseaux sociaux sont devenus des terrains propices au développement d’une pratique plus dangereuse, en plus de l’acharnement sur la vie privée d’autrui et les cas de diffamation. Si la vindicte populaire proprement dite semble avoir été maîtrisée, une toute nouvelle forme de cette pratique gagne depuis quelques temps les réseaux sociaux. Le pire est que personne n’est à l’abri de ces formes de condamnation dès que des individus malintentionnés véhiculent des fausses accusations contre leurs victimes.

De nombreux exemples ont montré l’existence de ces lynchages 2.0 et qui vont même à l’encontre de certains principes judiciaires comme la présomption d’innocence ou le secret d’enquête. Le pire est qu’ils mettent de plus en plus en cause la crédibilité des appareils judiciaires. Et pour cause, bien qu’il résiste, le tribunal est sous la pression permanente des utilisateurs des réseaux sociaux qui veulent un verdict répondant à leur attente. Du coup, quand le cas contraire se produit, c’est tout l’appareil judiciaire qui est décrédibilisé et pointé du doigt comme étant corrompu.

Tsilaviny Randriamanga

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