Madagascar a ratifié en 2019 la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRDPH) et adopté la loi n°97-044 du 02 février 1998 sur les personnes handicapées en reconnaissant leurs droits à la santé, à l’éducation, à la formation et à l’emploi ainsi qu’aux droits sociaux.
Pourtant, la réalité est tout autre, car l’exclusion sociale des personnes handicapées persiste encore dans plusieurs domaines, même au sein de la famille.
C’est le cas de Liantsoa, un jeune garçon de 19 ans à mobilité réduite. Faute de moyens financiers, sa famille a suspendu ses études. «Comme son père est en chômage depuis la crise sanitaire due au Covid-19, j’ai dû faire un choix, même s’il est le deuxième des trois enfants à ma charge», selon sa mère.
Il en est de même pour Marie Julienne, 45 ans, ayant un handicap au niveau des doigts (2 sur 5). Elle affirme n’avoir bénéficié d’aucun filet de sécurité à titre de protection sociale durant les deux confinements de la région Analamanga à cause de l’épidémie.
Osons l’inclusion
Face à un tel contexte, Autisme Madagascar s’est engagée dans l’amélioration de l’accès des personnes handicapées à l’inclusion et protection sociale à travers son projet « Equal », soutenu par «Open society initiative for southern Africa (Osisa)».
Le projet a également pour objectif d’encourager des programmes de protection subventionnés par l’Etat plus résilients et soucieux des personnes en situation de handicap dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 et d’augmenter le nombre de personnes en situation de handicap physique et neurologique ayant accès à ces programmes.
«Ne nous sous-estimez pas, car nous sommes aussi des créatures de Dieu et il arrive que nous réalisions des exploits par rapport à vous», a fait savoir Liantsoa, arguant ainsi sa tête bien faite. «Je commençais à travailler dès l’âge 16 ans et mes services n’ont rien à envier à ceux des autres», témoigne de son côté Marie Julienne.
Pour dire qu’en dépit de leur situation de handicap, une grande partie d’entre eux peuvent exploiter leur savoir-faire en disposant des moyens matériels nécessaires que l’Etat devrait toutefois fournir. Cela passe évidemment par la mise en place d’un cadre de politique de protection sociale claire et inclusive. Voilà un des défis qui attend le gouvernement dans le contexte actuel.
Sera R.