Du chemin reste encore à faire à Madagascar pour qu’une femme handicapée puisse avoir le droit de disposer totalement de son corps et d’avoir accès à des services de santé.
«Concernant le droit à la santé de la reproduction, la famille et les entourages jugent toujours qu’elle n’a pas le droit d’avoir un enfant. A cause de cela, certaines femmes ont même subi une ligature forcée », a
fait savoir l’une d’elles, en marge du lancement de la promotion du droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes handicapées à l’hôtel Le Pavé Antaninarenina, hier.
Selon son témoignage, lorsqu’une femme handicapée tombe enceinte et joint un centre de santé pour
un suivi médical, certains agents de la santé osent même faire des remarques cinglantes et déplacées sur son état. Sans parler de la majorité des centres de santé et hôpitaux qui ne sont pas accessibles aux personnes handicapées à cause de la disposition des infrastructures. Une situation qui ne leur permet pas d’avoir accès à des services de santé.
Notre corps, notre choix
Ce contexte a amené l’« Association des femmes handicapées de Madagascar (Afham) », en collaboration avec l’ONG Care Madagascar, à lancer le projet « Notre corps, notre choix », hier. L’objectif est la promotion du droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes handicapées. Financé par l’Agence française pour le développement (AFD) à travers le programme « Féministe en action », ce projet va durer 15 mois au niveau des régions de l’Amoron’i Mania et Alaotra-Mangoro.
Parmi les activités à entreprendre, on peut citer la réalisation d’une étude sur l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, l’organisation d’un atelier national sur le droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes handicapées, la participation aux programmes relatifs à la santé sexuelle et la formation des professionnelles de la santé sur la prise en charge des femmes handicapées.
Sera R.