La survie de la population dépend de la maîtrise de l’eau face aux changements climatiques. Herivelo Rakotondrainibe, expert confirmé en hydrogéologie, n’a pas manqué de proposer une stratégie d’actions pour permettre de fournir de l’eau en quantité et en qualité satisfaisante, en tous temps et en tous lieux, pour tous et pour tout usage et pour une enjeu environnemental.
La stratégie proposée par cet hydrogéologue, s’articule autour de cinq points : une approche paysage, l’Information, l’Éducation et la Mobilisation (IEM), l’application totale correcte et honnête du cadre légal et réglementaire du secteur Eau, Assainissement et Hygiène (EAH), le respect du manuel des procédures de ce secteur et l’utilisation de la Base de données EAH-Suivi Evaluation du secteur EAH à Madagascar (BDEAH-SESAM) et du Groupe de travail sur la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).
Par ailleurs, il a été prévu être mis en place un groupe de travail d’experts malagasy sur l’optimisation de l’empreinte hydrique, censé élaborer un plan d’actions. Mais, Herivelo Rakotondrainibe déplore toutefois que ce groupe de travail n’est pour le moment pas en place.
Cet hydrologue qui a conçu, entre autres, la carte hydrogéologique de Madagascar et mené des études hydrogéologiques détaillées dans plusieurs régions du pays, a apporté une clarification au projet Base Toliara. Il a surtout mené l’étude hydrogéologique de l’exploitation de la nappe des calcaires à Manombo, pour le compte de ce projet.
Quid de l’impact environnemental
Herivelo Rakotondrainibe se réfère surtout au rapport d’étude édifié dans cette carte hydrogéologique pour confirmer que «l’exploitation de la nappe souterraine par forage, prévue par Base Toliara avait satisfait aux conditions demandées dans le contexte légal et règlementaire».
Ces études démontrent que «Base Toliara peut pomper dans la nappe éocène sans aucun impact négatif sur la capacité de cette nappe. Ce pompage ne concerne que la nappe du calcaire éocène et n’affectera donc pas la nappe alluviale de Manambo, ni la nappe du néogène qui est à l’ouest du projet».
L’étude entreprise par cet hydrologue rassure également sur l’exploitation de l’eau souterraine que Base Toliara va pomper. Selon ses études, «La compagnie minière ne va prélever que 7,773 millions de m3 par an, soit 0,05% du volume exploitable estimé à 15,495 milliards de m3 par an. Le volume utilisé pour les autres usages, dont pour l’eau potable, l’agriculture ou encore l’élevage, est de 518 millions de m3 annuellement, soit 3,36% du volume exploitable. En faisant le calcul, le prélèvement total sur les ressources en eaux, est de 527 millions de m3. Ce qui laisse encore donc 14,951 milliards de m3, soit 96,59% de ressources disponibles».
Cet expert estime en tout cas qu’il faut revoir la façon d’exploiter les ressources en eaux dans cette région. En tout cas, Base Toliara s’est déjà engagé à réaliser des forages autour de ces zones d’exploitation pour améliorer l’accès à l’eau des communautés.
Arh.