« Jean-Joseph Rabearivelo – Une biographie », le nouvel ouvrage de Claire Riffard, vient de paraître aux éditions CNRS.
«On s’intéressera, plus tard, terriblement à moi – ne serait-ce que parce que j’aurai été un fameux précurseur ! Une petite manière de vengeance sur ce siècle – sur ce temps – sans foi et ingrat. Le mien. J’aurai ma légende. Une légende qui sera à souhait grossie et, à souhait aussi, à grands coups d’érudition, ramenée à ses justes proportions…», comme
l’avait prédit Jean-Joseph Rabearivelo.
C’est désormais chose faite avec la publication de ce récit biographique qui revient sur le parcours atypique de ce premier écrivain malagasy d’expression française. L’ouvrage s’appuie sur le journal intime et les manuscrits de l’auteur, disparu en 1937.
«Son image a longtemps été limitée à une photographie sépia, quelques poèmes et une fin tragique, son suicide au cyanure à 34 ans. A rebours de cette figure d’écrivain maudit qui a dominé tout le siècle dernier, l’étude ici menée rend compte des recherches récentes dans les archives du poète. On y découvre une œuvre considérable, écrite à l’interface entre langues malagasy et française, sortie de l’ombre où elle avait été longtemps conservée. Et un joyau : le journal des cinq dernières années de la vie du poète, ses Calepins bleus, sa vie écrite», note l’éditeur.
Ingénieure de recherche à l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM) en France, Claire Riffard a créé l’équipe «Manuscrits francophones» à travers son travail sur les manuscrits de JJ Rabearivelo à Madagascar. La structure entend offrir la même exigence de traitement aux corpus littéraires majeurs d’Afrique et des Caraïbes et aux archives de grandes plumes de la littérature française.
Joachin Michaël