PAS SI PAUVRE QUE CA !

Selon les dernières données livrées par la Banque mondiale, 81 % de la population malgache vivraient en dessous du seuil de la pauvreté. Autrement dit, une très grande partie de la population malgache est pauvre. Ce qui serait irréfutablement un bien triste bilan. On ne peut pas en penser autrement.

Le conditionnel est volontairement utilisé ici parce que, quand on regarde bien la manière de vivre de beaucoup de Malgaches, Il semble difficile de dire que la population est pauvre.Effectivement, pas un jour ne passe sans qu’on voit les multiples débits de boisson complètement envahis à partir de la fin de journée, et des fois, bien plus tôt.

Comment peut-on qualifier une population de pauvre quand elle peut se permettre de faire la fête quotidiennement ? Et ce ne sont pas toujours les mêmes têtes qui fréquentent ces locaux. Ou bien, le prix des boissons alcooliques est-il tellement bas qu’elles se trouvent à la portée de toutes les bourses ?

On peut également penser que c’est pour s’abrutir et ne plus penser aux vicissitudes de la vie que beaucoup de personnes plongent dans les vapeurs de l’alcool.Toujours est-il que ce phénomène ne se constate pas uniquement dans la capitale. La situation est encore plusflagrante dans les villes de province où vider une bouteille de bière ou plus est après les heures de bureau est presque entré dans les us et coutume de la population.

D’autre part, quand on regarde la circulation avec ses interminables embouteillages, non seulement à Antananarivo mais dans toutes les grandes villes du pays, il semble incongru de penser que les Malgaches sont pauvres.En effet, les modèles des voitures qui circulent n’ont rien à envier de ceux qu’on voit dans les principales capitales européennes.

Et bien entendu, pour devenir le propriétaire de l’une de ces voitures, il faut avoir un compte bancaire bien fourni.Bien évidemment, elles n’appartiennent pas à quelques rares privilégiés. Qu’on le veuille ou non, il faut le reconnaître, la possessiond’une voiture se démocratise.

Mais cela ne signifie point que, dans tout le pays, la situation économique de la population, en général, est des plus enviables. Loin s’en faut ! Quand on lit que des gens meurent de faim quelque part à Madagascar, ce n’est pas une simple littérature. C’est bel et bien la funeste réalité.

Certes, il existe réellement un véritable fossé entre ceux qui n’ont pas vraiment rien et ceux à qui la vie a souri. Mais cette disparité profonde ne permet pas d’affirmer que la population malgache (du moins une grande partie) vit dans la misère. Et les faits qu’on vient de prendre comme exemple peuvent prouver le contraire.

Aimé Andrianina

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