Que de violence !

A Madagascar, la violence atteint actuellement un niveau ja­mais inégalé. Les armes à feu sont utilisées n’importe quand et n’importe où. Cela n’a rien d’étonnant quand un haut responsable des forces de l’ordre a donné des indications bien précises sur le nombre de victimes d’armes à feu. Le bilan est effarant pour un pays préservé de tout conflit armé ou encore d’actes terroristes. Ain­si, l’utilisation d’armes à feu lors de différentes attaques à main armée a tué 1 880 personnes en 3 ans. Autrement dit, on compte plus de 600 victimes par an.

Si d’habitude les victimes et les dom­mages collatéraux des armes à feu sont principalement issus des razzias effectuées par les dahalo, les braquages de cash point et les kidnappings, aujourd’hui, on assiste à de nouveaux types d’utilisation d’armes à feu. Tout dernièrement, on a assisté à une tentative d’assassinat par arme à feu à l’encontre d’une personnalité. Ce qui prouve qu’il existe bien des thrillers à Madagascar, c’est-à-dire, des hommes qui sont payés pour exécuter certaines personnes.

On peut dire que la société malgache a tel­lement changé. Au­jourd’hui, il est faux de dire que les Malgaches sont des gens pacifiques. Leur mentalité a beaucoup changé et qu’on le veuille ou non, l’argent y est pour beaucoup de choses. Pour de nombreu­ses personnes, l’attrait pour l’argent facile est de­­venu une source de mo­tivation qui les amène à agir de manière extrême. D’autant plus que la pauvreté est fortement ancrée dans la popu­la­tion et touche un nombre considérable de foyers. Il va sans dire que ce sont des recrues faciles pour le grand banditisme.

On ne serait plus étonné d’apprendre un jour, qu’il existe dans le pays des ramifications des grandes organisations criminelles internationales. La prise sur le fait de nombreux dealers en drogue dure renforce la certitude sur l’existence d’un véritable réseau de drogue dans le pays. Et qui dit drogue dure, dit forcément organisation criminelle. Le trafic de drogue dure ne peut être le fait d’individus isolés. Il y a toute une organisation derrière car les sommes mises en jeu et surtout les gains que ce trafic véhicule est trop important pour qu’il soit laissé à l’initiative individuelle.

La grande question qui se pose est de savoir si nous avons les hommes et les moyens ainsi que la capacité nécessaire pour lutter contre ces différents trafics qui mi­nent beaucoup de pays (trafic de drogue dure, trafic d’armes, trafic de personnes…). Il est irréfutable que ces trafics prennent de plus en plus de l’ampleur. Cela est visible à travers les nombreuses scènes de violence dont nous sommes abreuvés tous les jours.

Aimé Andrianina

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