L’Accord portant création de la Zone de libre‑échange continentale africaine (ZLECAf), est
officiellement entré en vigueur, le 1er janvier 2021. 54 Etats sur les 55 membres de l’Union
africaine, l’ont signé. Mais à ce jour, quatre pays seulement l’ont ratifié. Et, six autres dont Madagascar, se penchent actuellement sur les enjeux et défis de ce nouvel accord commercial.
La Zone de libre‑échange continentale africaine (ZLECAf), ouvre la voie à un véritable marché unique permettant aux biens, services et aux personnes de circuler librement. Les pays qui ont déjà ratifié cet accord, commencent progressivement à retirer les barrières douanières limitant les échanges commerciaux entre eux, jusqu’à supprimer les droits de douane pour 90% des marchandises échangées. Les bases sont ainsi posées d’une union douanière continentale.
Avant de ratifier ou pas ce nouvel accord, les acteurs publics, les représentants des opérateurs économiques et les partenaires de développement à Madagascar, sont en droit de connaître les tenants et aboutissant de cette fameuse ZLECAf. A ce sujet, depuis hier au Novotel Alarobia, le ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation (MICC) organise un dialogue national sur les enjeux et les défis de la ZLECAf, avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), du Secrétariat de la ZLECAf et du Centre de commerce international (ITC) et en collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique et l’Afriximbank.
Une feuille de route pour chaque pays
Lors de la cérémonie d’ouverture, Natasha Van Rijn, représentante résidente du Pnud à Madagascar a précisé que «les résultats de ce dialogue alimenteront les éléments de décision du pays pour définir sa feuille de route sur la question de l’intégration du pays à cette Zone de libre échange».
En effet, cet accord fait émerger un marché de 1,3 milliard de personnes. Pour Madagascar l’enjeu est de taille dans la mesure où sa balance commerciale demeure déficitaire. L’un des motifs de doute est l’impact de la suppression des droits de douanes dans les caisses de l’Etat. Le déficit commercial devrait augmenter.
Le ministre a souligné qu’avant d’intégrer ce marché unique, la Grande île doit développer un tissu industriel fort et compétitif. «Des infrastructures sont nécessaires pour accueillir les investisseurs locaux et étrangers. Il ne sert à rien de s’ouvrir au marché africain si nous n’avons pas cette force industrielle», a-t-il déclaré.
«Nous ne pouvons pas bénéficier de la ZLECAf si l’industrie locale n’est pas forte. Si nous n’avons pas une vision claire de la valorisation des produits exportables», a insisté le ministre Edgard Razafindravahy. Il rejoint l’avis du secteur privé qui a déjà émis certaines recommandations quant à l’intégration de Madaagscar dans la ZLECAf.
Arh.