Droit d’exposition : quid de la scène picturale malagasy ?

La reconnaissance et la rémunération au travail, à titre de droit d’expo­sition, relève du parcours de combattant pour les artistes plasticiens.

Sous d’autres cieux, les artistes plasticiens sont payés lorsque leurs œuvres sont exposées, tout comme les chanteurs sont rémunérés lors d’un concert ou encore les cinéastes à chaque film diffusé.
En France, des discussions, soutenues par le ministère de tutelle, sont en cours pour permettre d’appliquer la recommandation intitulée « Une rémunération du droit de représentation publique », en faveur des artistes au titre de la présentation publique de leurs œuvres, lors de chaque exposition monographique ou collective.
« Personnellement, je n’ai pas eu vent de cette nouvelle réforme. Pour le cas de Mada­gas­car, il est déjà suffisamment difficile de faire du commerce dans le milieu de l’art, alors im­poser une exposition payante, c’est carrément faire fuir le public », a confié Sleeping pop, Hanta Navalona Raza­fimanantsoa de son vrai nom, qui participe actuel­lement à l’installation collective d’art visuel baptisé « Vina- Vision » à l’Is’art Gallery Am­pasanimalo.
Habituellement gratuit et accessible au plus grand nombre, le monde de la littérature a, de son côté, cassé
ce stéréotype en proposant dans la capitale tananarivienne une séance de présentation de nouveau livre, conférences et récital de poèmes, avec accès payant.
« En matière d’art visuel, le droit d’auteur s’applique une fois que l’œuvre est exploitée à des fins publicitaires ou commerciales, à hauteur de 8 à 12% du coût total du produit fini. Au pays, ce droit est surtout effectif dans le domaine de l’illustration et de la bande dessinée », conclut-elle.

Joachin Michaël

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