En parlant de la situation peu reluisante de la Jirama et du délestage sans fin, l’opinion publique a toujours tendance à dire que ce n’est pas la faute à ces dirigeants, qu’on peut toujours faire sauter les fusibles, mais cela ne change rien. Les problèmes sont plutôt liés à la vétusté des infrastructures datant de la deuxième République qui ne répondent plus aux besoins de la population, aggravés par le changement climatique. La preuve, le faible débit d’eau, à cause de la sécheresse, ne permet pas aux centrales hydroélectriques de tourner en plein régime. La Jirama est contrainte de procéder au délestage tournant, en attendant le bon vouloir de dame pluie.
En un mot, il faut avant tout moderniser les réseaux électriques menant vers la transition énergétique. Et comme l’heure est à l’adaptation au changement climatique, seuls les pays disposant d’une politique en la matière, peuvent y faire face. Il y a beaucoup de vérité là-dedans. Mais dédouaner encore les dirigeants de la compagnie nationale, surtout après la mise en examen de trois directeurs, placés sous mandat de dépôt et l’avis de recherche lancé contre l’ancien directeur général et sa directrice de cabinet ainsi que l’actuel directeur général par intérim, semble déplacé.
Franchement, comment peut-on espérer voir la Jirama sortir de l’ornière si ces dirigeants ne pensent qu’à remplir les poches ? Sans conteste, détournement, favoritisme, abus de confiance portent atteinte aux intérêts de la société. Peu importe le projet ambitieux sur les rails, tant que les dirigeants ne pensent qu’à leurs propres intérêts, la Jirama tombe toujours de Charybde en Scylla.
Certes, un nouveau directeur général sera nommé à la tête de la Jirama. Au vu de sa mission, cette personne devrait être triée sur le volet et sélectionnée parmi les candidats ayant les qualités nécessaires. Et, l’Etat devrait être proactif dans la gestion afin de pouvoir prendre des mesures bien avant que la Jirama soit saignée à blanc.
Rakoto