QIT Madagascar Minerals (QMM) a de nouveau réduit ses opérations au service minimum sur son site minier de Mandena à Taolagnaro depuis la nuit de jeudi. Cette décision a été prise « pour assurer la sûreté et la sécurité de son personnel », suite au barrage érigé sur la route d’accès aux opérations de QMM à Mandena, empêchant l’accès sécuritaire au site, indique la compagnie dans un communiqué publié hier.
La situation reste tendue à Taolagnaro. Une poignée de manifestants a érigé un barrage sur la route menant vers le site minier de QMM à Mandena Taolagnaro, depuis la nuit de jeudi. Ces contestataires réclament, entre autres, le paiement de leurs compensations à titre d’indemnisations pour leurs terres.
Malgré toute cette agitation, l’opérateur minier assure que «les services essentiels seront maintenus sur le site», notamment «la production d’électricité pour la ville de Taolagnaro, si celle-ci peut être assurée de façon sécuritaire».
Une source locale indique que l’indemnisation des pêcheurs locaux et ceux qui vivent dans les forêts, se déroule sans anicroches. Un accord avait effectivement été établi entre l’Etat, QMM et les concernés. C’est la question foncière qui pose problème actuellement. Selon toujours notre interlocuteur, seuls quelques protestataires sont impliqués dans ces événements, arguant qu’ils se sont installés sur les terrains concernés depuis longtemps et les ont aménagés. Les propriétés en question sont pourtant des terrains domaniaux, ce qui implique que QMM paie les redevances foncières à l’Etat.
A ce sujet, QMM indique travailler depuis juin «avec les autorités nationales et locales, les représentants des communautés et les chefs traditionnels pour traiter les doléances soulevées par des membres des communautés locales, à travers un processus de gestion des plaintes convenu par toutes les parties et en pleine conformité avec la législation et les standards en vigueur».
Terrain d’entente
Rappelons que c’est la deuxième fois que QMM se heurte à des manifestations de ce genre. En avril et mai de cette année, la compagnie avait déjà décidé à deux reprises de réduire ses activités sur le site de Mandena. Ce, à cause d’un mouvement de foule déplorant des menaces sur la santé des communautés locales.
Les pourparlers se sont poursuivis. Et l’opérateur minier réaffirme son engagement à continuer à travailler avec les communautés et les autorités locales sur des solutions équitables, participatives et durables en réponse aux griefs. Des engagements qui ont été définis par l’accord signé entre chaque partie le 20 mai 2022.
«En tant qu’opérateur responsable, QMM est conscient de l’impact de cette mesure non seulement sur ses activités et son personnel, mais également sur les communautés locales, les entreprises locales et l’économie dans son ensemble», déclare QMM qui indique employer «plus de 2.000 personnes (dont 98 % nationaux) et est l’une des plus grandes entreprises de la région et le plus gros contribuable des trois municipalités autour de la mine».
En attendant le dénouement de la situation, QMM annonce «réévaluer régulièrement la situation pour prendre des décisions au redémarrage potentiel lorsque les conditions seront réunies».
Arh.