Le point sensible

Désormais, le CEPE ne fera plus partie que de l’histoire dans le système éducatif malgache. En effet, les députés ont récemment voté une loi supprimant ce diplôme qui sanctionnait la fin des études primaires et élémentaires. Fallait-il le maintenir ou bien le supprimer ? Là n’est pas la question aujourd’hui. De toutes les façons, il y aura toujours des partisans « pour » ou « contre » le CEPE. Et leurs arguments respectifs se valent. Pour les uns, c’est tout de même le premier diplôme officiel pour tout élève qui a terminé ses études en primaire. Pour les autres, le CEPE ne représente plus rien, il n’a plus aucune valeur quand on cherche un emploi.
Quoi qu’il en soit, le CEPE est définitivement out. La page est tournée à ce sujet. Par contre, ce qui ne manque pas d’étonner c’est le nombre très réduit de députés présents lors de la séance de vote. Il n’y avait que 13 députés présents sur les 151 qui devraient être là pour voter la suppression ou non du CEPE. Pourtant, c’est un sujet d’ordre national et donc, qui intéresse et touche tous les citoyens. Au pire, on aurait même pu penser à l’organisation d’un référendum pour trancher sur la question. Mais pour les « honorables élus du peuple », c’est un sujet de peu d’importance qui pouvait souffrir de leur absence comparée à d’autres « responsabilités » qui les ont amenées à déserter la séance de vote.
Toujours est-il que, à plusieurs reprises, l’opinion publique et même certains membres de l’Assemblée nationale ont déjà tiré la sonnette d’alarme sur l’absentéisme flagrant et remarqué des députés lors des sessions. Même si toutes les séances ne sont pas transmises en direct sur la chaîne TV nationale, les extraits diffusés par les différentes chaînes permettent de constater que, bien trop souvent, hélas, quel que soit le sujet à l’ordre du jour, les députés se font remarquer par leur absence massive. Mais cette fois-ci, c’est trop. C’est un signe manifeste d’irresponsabilité et de non-respect des électeurs qui ont permis qu’ils siègent auprès de cette institution.
Ces élus doivent reconnaître que les énormes avantages dont ils bénéficient sont la contrepartie des obligations auxquelles ils doivent se soumettre dans l’exercice de leur fonction. Mais apparemment, la redevabilité est un mot qui n’existe pas dans leur vocabulaire. Les avertissements de la Présidente de l’Assemb­lée nationale de sanctionner les députés qui ne respectent pas la discipline ne doivent pas rester lettre morte. Il faut appliquer le règlement même s’il est dur. C’est certainement le point sensible des élus : qu’on touche à leurs intérêts financiers.

Aimé Andrianina

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