Pêche illicite: des pertes de 14 à 16 millions de dollars par an pour Madagascar

La pêche illicite non déclarée et non réglementée (Pêche INN) fait perdre à Madagascar entre 14 et 16 millions de dollars par an. La Grande île révise sa stratégie nationale et son plan d’action pour lutter contre cette pratique.

Du 5 au 7 décembre à l’hôtel Carlton An­ta­nanarivo, se dé­roule un atelier national portant révision de la stratégie nationale et du plan d’action visant à améliorer la conformité avec l’accord de l’Or­ganisation des Na­tions unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de 2009, relatifs aux mesures du ressort de l’Etat du Port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche INN. Un atelier auquel participent les techniciens du ministère malagasy de la Pêche et de l’Economie bleue (MPEB), la FAO, la «Stop Illegal Fishing (SIF)» et d’autres organisations comme l’USAID, WWF, WCS…
A l’occasion de l’ouverture de cet atelier hier, le ministre malagasy de la Pêche et de l’Economie bleue, Paubert Mahatante a indiqué que «La pêche INN fait perdre à Mada­gascar entre 14 à 16 mil­lions de dollars US par an». Ces pertes seraient également colossales au niveau mondial (24 milliards de dollars) ; 1,2 milliard de dollars US pour l’Afrique subsaharienne ; entre 500 à 800 millions de dollars US par an pour la SADC.
Le Centre de surveillance de pêche (CSP) dispose actuellement d’une dizaine de vedettes dans sa flotte pour assurer la surveillance des pêches sur les côtes malagasy et lutter contre la pêche INN. «Auparavant, le CSP ne disposait que de deux bateaux. Le gouvernement en place a renforcé la flotte. Nous avons une dizaine de vedettes rapides en service à l’heure actuelle. Ce, grâce au partenariat avec le gouvernement japonais, avec la Banque mondiale à travers le projet SwoiFish 2 ainsi qu’avec la FAO et autres partenaires techniques et financiers», a souligné le ministre Paubert Mahatante.
Il a également promis que «45 bateaux seront opérationnels d’ici la moitié de l’année 2023 pour renforcer la surveillance des pêches sur les côtes malagasy. Au mois de mars, la première vague de bateaux japonais débarquera dans le pays».

Une problématique mondiale

La pêche INN ne date pas d’hier. Toujours en marge de l’ouverture de cet atelier national, Mbuli Char­les Boliko, représentant de la FAO à Mada­gascar, aux Comores, à Maurice et aux Seychelles, a soulevé que «La pêche INN est un problème mondial qui nécessite une réponse globale».
Le ministre Paubert Ma­hatante a renchéri que «Cet­te pratique réduit les efforts entrepris par le pays dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, compromet la promotion de la création d’emplois, pour les jeunes en particulier. Par conséquent, elle fait aussi augmenter le taux de criminalité dans le monde avec les crimes associés ou encore les trafics des ressources naturelles…». D’où la mise à jour de la stratégie nationale et du plan d’actions dans la lutte contre la pêche INN.
Ces initiatives serviront ainsi à protéger les frontières de Madagascar et des ressources halieutiques face aux pêches INN.

Arh.

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