Prolifération des armes illicites: les responsables des bureaux de la Défense rappelés à l’ordre

Le ministère de la Défense nationale (MDN) n’a pas tardé à donner suite aux récentes déclarations du secrétaire d’Etat chargé de la Gendarmerie nationale (SEG), le général Serge Gellé.

Ce dernier a récemment révélé publiquement l’existence d’importations et de blanchiment d’armes illégales. Face à cela, le MDN a décidé de corriger en interne la situation en convoquant depuis hier les responsables des bureaux de la Dé­fense au niveau provincial et ceux des districts. Réunis au cercle mess Soanierana, ces responsables chargés de délivrer les autorisations de port d’armes suivent des formations pour leur rappeler les règles régissant leur travail.
«Ce qu’ils doivent ne pas oublier, ce sont les règles d’or du métier à propos de ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Nous allons également prendre note des obstacles qu’ils rencontrent dans la réalisation de leur travail afin que nous puissions être sur la même longueur d’onde», a expliqué le général Serge Gellé qui a représenté le ministre de la Défense nationale à cet atelier.

Danger
Il a été par ailleurs évoqué en marge de l’ouverture de cet atelier, que le droit de port d’armes pour se défendre est un droit constitutionnel. Toutefois, d’après les constats, ce sont ces armes détenues par des civils qui peuvent devenir des menaces pour leur propre sécurité. Certaines de ces armes tombent en effet entre les mains de personnes malintentionnées qui les utilisent à des fins malhonnêtes. Et le SEG de démontrer, statisti­ques à l’appui, que les fusils de chasse, qui sont des armes de troisième catégorie et ordinairement délivrés aux civils, ont fait plus de morts que celles des autres catégories. La plupart des personnes tuées lors des attaques de «dahalo» que ce soit côté civils ou forces de l’ordre, ont été abattues avec des chevrotines, cartouches utilisées avec les fusils de chasse.
Outre les armes déjà détenues par les civils par ailleurs, celles importées illicitement et «blanchies» par la suite, con­stituent également un danger pour les citoyens. Dans une récente interview, le gé­néral Serge Gellé a mentionné le cas de certaines armes qui ne se trouvent même pas sur le marché légal des armes à Madagascar. Il en est ainsi de la «Dominion arms grizzly mag», un fusil à pompe avec chargeur, ou encore la «Dominion Cou­gar», un fusil à pompe également, mais classé 3ème catégorie. Au vu de leurs con­ditions d’importation, ces types d’armes ne sont même pas traçables, d’après le SEG.

Tsilaviny Randriamanga

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