Faire du neuf avec du vieux

Ainsi, la Jirama dispose d’une nouvelle structure. C’est ainsi qu’en a décidé son Conseil d’administration dans le pieu vœux que cette entreprise nationale remonte la pente et que la longue descente aux enfers qu’elle a connu depuis des lustres ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Tout le monde espère que la Jirama remontera la pente, et les usagers encore plus car ils souffrent tellement des défaillances de la Jirama.
A cet égard, de nom­breux changements ont été apportés, et parmi les plus im­portants changements, on peut citer, entre autres, la mise en place d’une direction régionale au niveau de chacune des 23 régions. C’est une très bonne chose car on pourra entendre et connaitre les desirata qui émaneront de ces régions qui ont toujours été oubliées faute de représentation directe et permanente
de la Jirama dans ces localités.
Mais en contrepartie, il faut s’attendre à une hausse sensible des ré­clamations venant de
ces régions qui n’ont jamais bénéficié d’une écoute sérieuse de la part de la Jirama en raison, justement, de l’absence d’une représentation digne de ce nom. Bien évidemment, le gros de ces desiderata portera sur des nouvelles demandes de branchement. En l’état actuel des choses, on se demande si la Jirama pourra satisfaire tout le monde. Ce qui est peu probable, du moins pour le mo­ment.
Autrement dit, la grogne persistera encore à l’encontre de la Jirama. Or, avec le nouvel organigramme, les usagers (et même les usagers potentiels) espèrent que tous ces manquements vont être rattrapés. De toutes façons, on ne sait pas encore si cette nouvelle organisation sera une réussite. Mais une question semble déjà compromettre ce succès. Comment peut-on mo­tiver sérieusement ces responsables récemment nommés pour qu’ils s’efforcent, corps et âme, à atteindre les objectifs fixés ?
La question se pose parce que les nouveaux nommés à leur poste de responsabilité effectif ne bénéficieront pas d’avantages supplémentaires par rapport à leurs précédentes situations au sein de la société. Pour ceux qui ont déjà ces avantages, la question ne se pose pas. Mais pour ceux qui viennent d’accéder à des postes de responsabilité supérieurs à ce qu’ils avaient avant, ce n’est pas la même chose.
Il est vrai que pour procéder à ces nouvelles nominations, on a eu recours à des entretiens individuels d’évaluation suite à des appels à candidature en interne. Ainsi, on a simplement rebattu les cartes sans apporter du sang neuf susceptible d’insuffler de nouvelles énergies à la société étatique vieil­lissante. Autrement dit, on a cherché à faire du neuf avec du vieux.

Aimé Andrianina

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