« La branche Industrie Extractive a été la plus performante dans le secteur secondaire, avec une croissance de 55,4% l’année dernière contre une croissance négative de -56,8 % en 2020 », a rapporté la Baky foiben’i Madagasikara (BFM) dans son rapport annuel pour l’exercice 2021. Et dans sa note de conjoncture économique du mois d’octobre 2022, la BFM a ajouté que les produits miniers ont participé à l’augmentation à plus de 58% des exportations de Madagascar.
Le secteur minier produit en moyenne 35,3% de l’ensemble des valeurs ajoutées, contribuant ainsi à hauteur de 74,6% à la croissance du secteur secondaire en 2021. Cette année encore, la tendance de croissance devrait se poursuivre.
Les prévisions dans le projet de loi de finances (PLFI) pour 2023, tablent sur une croissance de 23,6%. Dans ce registre, le ministère de l’Economie et des finances (MEF) soutient que « la croissance du secteur secondaire devrait atteindre 8,6% », grâce à une augmentation très importante de la demande de minerais comme le graphite, le cobalt et le nickel et compte tenu d’une « demande mondiale soutenue pour les minerais concourant à la transition énergétique, et cela malgré un ralentissement attendu de la croissance économique mondiale ».
En d’autres termes, une multitude d’opportunités d’investissement se présente pour Madagascar, à l’heure de la reprise de l’économie internationale post-Covid et dans un contexte de transition énergétique.
Parmi ces opportunités d’investissement, l’exploitation des gisements d’ilménite de Taolagnaro et de Toliara, de graphite à Ampanihy ou Fotadrevo, les terres rares d’Ampasindava ou de Befandriana ou encore le nickel de Moramanga. L’Etat avance dans ce sens diverses mesures incitatives allant de la garantie de stabilité à la poursuite des activités minières, ou encore la lutte contre la spéculation.
Incertitudes dans le secteur
Il semble toutefois que le tableau de progrès soit terni par les situations dans lesquelles le secteur extractif s’est trouvé cette année. Les groupements professionnels du secteur ont même constaté que « le secteur minier formel est au bord de l’effondrement ».
Rien qu’en ne citant le cas de Base Toliara qui avait été suspendue en 2019, l’incertitude persiste quant à la reprise de ses activités. Le Plan émergence Madagascar (PEM) met pourtant en valeur le poids économique de ce projet minier tant pour la région Atsimo Andrefana que pour l’ensemble du pays. Rien que les activités connexes, la création d’emploi, le développement des infrastructures connexes sont déjà des contributions économiques considérables.
A cela s’ajoute la crise dans laquelle se trouve actuellement QIT Madagascar minerals (QMM) qui a annoncé pas plus tard que cette semaine l’arrêt de ses opérations. Dans un communiqué, cette compagnie minière indiquait que cette décision signifiait que l’extraction, le traitement et la manutention du minerai d’ilménite, de monazite et de zirsil, sont suspendus.
Pour dire qu’un obstacle se dresse devant le secteur au moment où Madagascar semble envisager de se lancer dans la recherche des financements auprès de la communauté des créanciers internationaux.
Arh.