A la veille de Noël et à quelques jours du Nouvel an, le message à la Nation des quatre chefs d’église au sein du Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), est très attendu, surtout dans la conjoncture actuelle.
Madagascar a évité de peu un bouleversement politique en cette période de fin d’année. La motion de censure contre le gouvernement, reste encore en travers de la gorge. La tension est toujours palpable entre les députés et l’Exécutif. Leurs relations ne sont plus au beau fixe et sont devenues conflictuelles, au point d’être rompues.
Dans une telle situation, marquée par la crise socioéconomique, l’histoire retiendra que les chefs d’église au sein du FFKM, ont toujours prêché le dialogue, l’apaisement et la paix. Et cette fois encore, face à cette «guerre froide» entre le gouvernement et l’Assemblée nationale qui n’augure rien de bon pour le pays, l’opinion publique s’apprête à entendre le même message surtout en vue de la présidentielle.
La neutralité politique des chefs d’église du FFKM, leur a permis d’assoir une notoriété au pays et auprès de la classe politique. Ils lancent toujours un appel à l’apaisement et au dialogue, surtout en ce moment où un faux semblant trêve politique règne dans le pays. Cela a permis de résoudre de manière pacifique la plupart des troubles politique traversés par le pays, comme si la tension couve. La conjoncture actuelle ne devrait pas faire figure d’exception. Les quatre chefs d’église devront jouer leur rôle de «médiateurs».
D’ailleurs, en l’absence du Conseil du fampihavanana Malagasy (CFM), seule institution ayant eu la prérogative de réconcilier la classe politique, aucune autre ne semble apte à endosser ce rôle.
Amalgame
Lors de ses messages précédents, le FFKM a toujours prôné le dialogue et le rapprochement entre les acteurs politique, pour l’intérêt du pays et de la population. Mais les politiques ont tendance à faire l’amalgame entre le dialogue et la concertation nationale en vue d’une nouvelle Transition. A ce sujet, les membres de cette confédération d’église ont déjà mis les points sur les «i».
Outre le message politique, celui social devrait également faire partie du discours des chefs des quatre. Depuis le début de cette année, ces «pères spirituels» n’ont cessé de lancer des appels pour améliorer les conditions de vie de la population. Dans l’une de leurs dernières missives au mois de septembre d’ailleurs, les membres du FFKM ont dénoncé les cas d’insécurité ou encore l’inflation, au détriment de la population.
Tsilaviny Randriamanga