Après avoir égayé les cimaises de M7 Qatar Museum, «Les saisons imaginaires» de Joël Andrianomearisoa, s’installent aux quartiers au Musée d’art contemporain de Tokyo jusqu’au 28 mai 2023.
«Il y a quelques années, j’ai commencé à produire une série d’œuvres, à partir de foulards de ma grand-mère. Je découpe et ré-agence ces foulards en racontant notre histoire. A partir de la recherche jusqu’à l’installation, il a fallu un an et 900 à 1000 foulards pour réaliser un mur de 20 mètres sur 10. L’œuvre en question est constituée de 78 pièces faites à partir des foulards de la maison, de différentes couleurs», a-t-il expliqué.
A la base, cette œuvre a été spécialement réalisée pour être exposée à «Designer of dreams», de Christian Dior en 2021, à l’occasion de l’ouverture officielle de M7, le nouveau temple de la mode, du design et de la création à Doha.
«Mon travail consiste à découper et recoudre les foulards sur des toiles pour former des effets dégradés vaporeux et plumeux. La teinte devient différente et c’est une vraie surprise, comme si on laisse les choses arriver au hasard. Couper un fil et un tissu, ça veut dire qu’il y a un déchirement quelque part mais je les découpe et je les reconstruis pour aboutir à un autre tableau. Il y a une autre chose qui s’exprime, qu’on ne peut pas décrire finalement et c’est peut-être là aussi la vraie magie de l’œuvre».
Joël Andrianomearisoa utilise différents médiums et matériaux, pour donner forme à des récits non explicites, souvent abstraits. Son approche plurielle de la sculpture de l’artisanat aux écritures, du textile et aussi des collaborations inédites, réside dans l’essence de l’être en tant que malagasy. Imprégnées d’expériences émotionnelles complexes, ses œuvres délicates et souvent ambiguës, sont toujours en constante évolution. Elles prennent en compte l’esthétique et l’architecture des sentiments que nous arrivons à exprimer, mais non pas à décrire.
Joachin Michaël