Présidentielle de 2023: quelle stratégie pour l’opposition ?

L’élection présidentielle est déjà sur toutes les lèvres. Pour chaque parti, il est temps de peaufiner les stratégies. Du côté de l’opposition, l’avis est partagé entre la volonté d’aller aux urnes pour certains et l’appréhension du processus électoral pour d’autres qui persistent et signent sur la nécessité de tenir une concertation nationale.

Entre deux chaises. Cette année, l’opposition par le biais du «Rodoben’ny mpanohitra ho an’ny de­mo­krasia eto Madagasikara» (RMDM), soutenu par l’ancien président Marc Ravalomanana, a milité pour la tenue d’une concertation nationale avec la participation de toutes les «forces vives» du pays, avant toute élection.

Ce groupe a toujours soutenu cette démarche, tout en contestant le processus de refonte de la liste électorale, les textes électoraux ou encore la crédibilité des institutions chargées d’organiser les élections à venir. D’après l’opposition, remettre sur la table des négociations ces divers points garantirait «un environnement politique apaisé».

Sur ce point, le RMDM rejoint la déclaration des hommes d’Eglises qui ont interpellé le régime sur la situation socioéconomique et se base sur les derniers rapports des observateurs internationaux.

Récemment, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne a émis des remarques sur la nomination de personnalités proches du pouvoir à la tête de la Ceni et de la HCC, l’absence d’amélioration du cadre législatif électoral, l’absence d’organe indépendant de régulation des médias, la concentration de la propriété des médias ou encore la loi sur l’opposition.

D’autres priorités

Sauf que le régime n’a jamais cédé et a préféré mettre l’accent sur d’autres «priorités», entre autres, la conférence nationale sur l’autosuffisance alimentaire. Dans l’une de ses émissions «Tsy ho tompontrano mihono», la porte-parole du gouvernement, Lalatiana Rakoton­drazafy Andriatongarivo, a d’ailleurs souligné que cette concertation nationale n’a pour objectif qu’une redistribution des sièges au sein du pouvoir et n’apportera pas des solutions au défi économique mondial qui impacte Madagas­car.
A la veille des échéances électorales, la concertation nationale prônée par l’opposition, n’est plus d’actualité. Pour cause, une partie des acteurs au sein du RMDM ainsi que d’autres formations, manifestent leur volonté de se lancer dans la course présidentielle. C’est le cas de Marc Ravalomanana, fondateur de «Tiako i Madagasikara» (TIM) qui n’a jamais caché son envie de revenir au pouvoir.

J.P

Partager sur: