Atmosphère politique : retour en force des hostilités

La trêve politique n’aura été que de courte durée. Les politiciens, en particulier ceux de l’opposition, n’ont pas attendu longtemps avant de reprendre les discours hostiles.

C’est le cas du parti Tiako i Madagasikara (Tim) de l’ancien président Marc Ravalomanana qui prépare déjà ses partisans à la prochaine élection présidentielle.
Les mots utilisés par cet ancien président dans son discours sont loin de véhiculer un message d’apaisement en vue de ce scrutin prévu dans quelques mois. Compte tenu des propos qu’il a lancés, Marc Ravalomanana semble déjà préparer mentalement ses partisans à ne pas accepter une autre défaite pour la prochaine élection. Pour cela, il remet en cause la crédibilité de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ainsi que la Haute cour constitutionnelle (HCC).
« Personne ne vas accepter le résultat de la prochaine élection tant que l’on maintient la Ceni et la HCC avec leur composition actuelle », a lancé Marc Ravalomanana face à ses partisans, hier, à son domicile à Faravohitra.

Forcing
A entendre son discours, celui qui s’est autoproclamé « chef de l’opposition » pourrait faire un forcing pour faire aboutir son projet de revenir au pouvoir. Il est en effet conscient du fait qu’il n’aura plus probablement la chance de se porter à nouveau candidat à une autre élection après celle qui aura lieu en 2023. Parlant d’une dernière occasion pour reprendre le pouvoir, Marc Ravalomanana a demandé à ses partisans de faire tous les moyens pour que cela arrive. Force est de rappeler qu’en 2002, cet ancien président est arrivé au pouvoir grâce à une crise postélectorale. A l’époque il a revendiqué une victoire dès le premier tour alors que les résultats prévoyaient un second tour qui n’aura jamais lieu.

Ingérence
Par ailleurs, comme a son habitude, le fondateur du parti Tim n’a pas hésité à faire de nouveau appel à l’ingérence étrangère pour lui donner gain de cause. Il a cité, entre autres, l’Union africaine, l’Union européenne ou encore la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc). Cet ancien président a même demandé l’intervention de ces entités dans l’organisation de l’élection, quitte à dépêcher une mission dans le pays. Une stratégie qui n’est pas une nouveauté chez Marc Ravalomanana qui a cette habitude depuis son éviction du pouvoir en 2009. A l’époque il n’a pas hésité à appeler à une intervention militaire à Mada­gascar afin qu’il puisse revenir au pouvoir.
Ce discours intervient au lendemain de l’appel à l’arrêt des déstabilisations par le président Andry Rajoelina. Ce dernier qui dans son discours a prôné pour l’apaisement et à l’arrêt des querelles politiques. Message que l’opposition en particulier le parti TIM n’a sans doute pas suivi compte tenu de ce discours de Marc Ravalo­manana hier.

Rakoto

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