Une découverte macabre sur l’île de Nosy Ve, située à 3km d’Anakao au Sud de Toliara. Une centaine de cadavres de Pailles-en-queue, une espèce d’oiseau marin, sauvagement tués, retrouvés sur l’île, mardi, par la population et les autorités locales.
La scène peut paraître étrange et mystérieuse à première vue, mais d’après les investigations, il s’agit d’un véritable massacre. Le ministère de la Pêche et de l’économie bleue a annoncé près de 80 cadavres de Pailles-en-queue, sur place, mais selon le décompte et la constatation de l’association Fimimano (Fikambanana miaro sy mampandroso an’i Nosy Ve), du Maire de la commune d’Anakao et de l’équipe de la gendarmerie de Beheloke, au moins 120 oiseaux ont été tués, en l’espace d’un mois.
Une chose est sûre, ces oiseaux ne sont pas morts à cause d’une maladie. « Les éléments des forces de l’ordre envoyés en renfort pour mener des enquêtes, ont privilégié la thèse d’un acte de braconnage », a rapporté le ministère de la Pêche et de l’économie bleue dans un communiqué. Un avis partagé par la Mairie d’Anakao et les habitants locaux, qui pointent du doigt les braconniers.
Lieu « fady » et « oiseaux tabous »
« On a remarqué que ces oiseaux ont été sauvagement tués. Les braconniers ont laissé leurs têtes, ailes et pieds pourrir sur les lieux. Ils ont emporté uniquement les chairs, pour être consommées, selon nos hypothèses », regrette le président de l’association Fimimano.
« Un acte barbare qui ne s’est jamais produit sur l’île car les populations riveraines, notamment les pêcheurs, considèrent l’île de Nosy Ve comme un lieu de rites sacrés ou ‘’fady’’, et les Pailles-en-queue comme des ‘‘oiseaux tabous’’ », a ajouté cette source.
Pour mettre fin aux massacres, qui portent préjudice non seulement à l’environnement mais également au tourisme car des touristes nationaux ou internationaux visitent uniquement cette localité pour observer ces oiseaux paradisiaques, la gendarmerie et le ministère de tutelle ont adopté des mesures de sécurisation du site.
« La sécurité sur l’île de Nosy Ve a été renforcée et une plainte contre X déposée. Par ailleurs, il est désormais interdit d’y rester durant les nuits », a-t-on souligné. L’association Fimimano a évoqué « la nécessité de procéder à l’homologation du «Dina» auprès de la Justice pour lutter contre ce crime environnemental ». Selon les estimations des spécialistes, l’île de Nosy Ve compte une population d’environ 700 Pailles-en-queue.
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