On parle beaucoup de relance du tourisme à Madagascar. Mais la question qui se pose est de savoir si nous avons les moyens pour le faire. La volonté seule ne suffit pas. En effet cela suppose des changements en profondeur au niveau de nombreux secteurs si on veut développer un tourisme de haut de gamme. Qu’il s’agisse de transports (au niveau international ou national pour le transport aérien, transport terrestre), des infrastructures d’accueil (hôtels et restaurants), des contrôles douaniers… tout doit être amélioré.
A priori, le transport aérien ne pose pas de problème au niveau international. Beaucoup de compagnies aériennes internationales desservent déjà
Madagascar bien avant l’officialisation de l’open sky. Et d’autres peuvent encore venir si la destination devient plus attirante pour le tourisme international. Seulement, le prix du billet de transport très élevé est un grand handicap pour la destination Madagascar. On peut espérer que le jeu de la concurrence entre les compagnies aériennes apportera une solution, même partielle, à ce problème.
Qu’en est-il actuellement des infrastructures d’accueil ? Sont-elles en nombre et en quantité suffisants pour faire face à une éventuelle forte augmentation du nombre de touristes internationaux venant visiter Madagascar ? Pour le moment, on peut dire que ce n’est pas encore le cas. Ce secteur nécessite d’importants investissements. D’autant plus qu’il faudra penser à développer d’autres destinations et non pas se satisfaire de celles déjà bien connues telles que Nosy-Be, Morondava, Taolagnaro…
Cela ne devrait pas poser de problème car Madagascar est capable d’offrir tellement de choix en matière de tourisme. Qu’il s’agisse de tourisme balnéaire, d’écotourisme, de tourisme de découverte et d’aventure, de tourisme sportif (pêche, parapente)… Le pays possède un large éventail de choix. Entre autres, les différences géographiques et environnementales de chaque région, celles de la population (donc de cultures également) sont autant d’atouts qui peuvent intéresser les touristes internationaux.
Cependant, il y a un aspect de la relance du tourisme à Madagascar qu’il faudra changer. Quand on en parle, on pense surtout au tourisme international. Pourtant le tourisme national possède un énorme potentiel qui est à exploiter. De plus, c’est un secteur qui est toujours resté sous-exploité et donc offre encore de nombreuses opportunités. On peut considérer que ce ne sont pas les Malgaches qui n’aiment pas voyager, ce sont plutôt, les occasions qui leur manquent.
Et si on leur offrait l’opportunité de le faire, il est certain que nos concitoyens en profiteraient pleinement. Certes, par le temps qui court, il est difficile de croire à un véritable boom du tourisme national vu la conjoncture (pauvreté généralisée de la population, voies de communication délabrées…). Mais il faut toujours espérer que les choses s’amélioreront dans l’avenir. Et faire découvrir aux Malgaches les beautés de leur pays sera une véritable gageure pour les dirigeants, qui qu’ils soient.
Aimé Andrianina
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