Le contrat entre le groupe Qit Minerals of Madagascar (QMM) et l’Etat malgache prendra fin le 18 février prochain. Après 25 années d’activité extractive, la QMM va donc devoir renégocier un nouveau contrat pour pouvoir continuer à exploiter l’Ilménite dans la région de Taolagnaro.
Pour l’Etat malagasy, c’est le moment
ou jamais d’établir un contrat qui sera bénéfique aux deux parties contractantes. Il faut reconnaître que si les grandes compagnies internationales investissent dans un pays, c’est pour faire du profit. Mais cela ne signifie point que la partie malagasy doit toujours être perdante dans ces négociations.
Il faut que toutes ces activités d’extraction minière profitent effectivement au pays et que les revenus qui en découlent contribuent au développement du pays. Beaucoup de pays se sont développés à partir de l’exploitation des gisements miniers qui existent dans leur sous-sol respectif.
Pour le moment, on ne peut pas encore dire que ce soit le cas à Madagascar. Qu’on le veuille ou non, la contribution du secteur minier dans le développement économique du pays n’est pas encore significative pour donner l’impulsion requise pour booster
l’économie du pays.
Actuellement, le pays bénéficie seulement des taxes et des redevances. Dans d’autres pays miniers, on s’est déjà engagé dans le partage de production, ce qui devrait être plus bénéfique pour le pays. Et les négociateurs nationaux devront toujours privilégier en premier lieu les intérêts du pays et pas d’autres intérêts particuliers ou individuels.
On ose espérer que l’Etat malagasy a déjà en tête, depuis fort longtemps, comment mener ces nouvelles négociations. Il ne s’agit plus d’improviser car un contrat d’exploitation minière dure des dizaines d’années. Pendant toute cette période, le pays est obligé de s’en tenir.
Une fois conclue, il est difficile de remettre en cause les clauses du contrat. C’est pourquoi il importe de savoir au préalable les tenants et aboutissants de chaque contrat. Madagascar a déjà signé de nombreux contrats miniers. Et les expériences passées devraient permettre à nos négociateurs de tirer le meilleur profit.
Nombreuses sont les compagnies minières internationales qui veulent s’établir à Madagascar et il existe encore de nombreux sites miniers qui peuvent être exploités. D’autant plus que le sous-sol malagasy regorge de minerais de toute sorte. On peut toujours essayer de faire jouer la concurrence entre les différentes compagnies internationales qui veulent investir à Madagascar dans les mines.
L’établissement d’un nouveau contrat qui sera profitable au pays servira de modèle aux autres contrats qui seront signés plus tard. A ce titre, il s’agit de bien négocier ce nouveau contrat comme le dit si bien le titre d’une chanson d’Elvis Presley : «It’s now or never».
Aimé Andrianina