Alors que la nouvelle saison théâtrale démarre dans moins de deux mois, Mbato Ravaloson, le numéro un de l’Association des faiseurs de théâtre malagasy (FMTM), revient sur la situation de cette discipline artistique. Interview.
*Les Nouvelles : Comment voyez-vous cette nouvelle saison ?
– Mbato Ravaloson : Il faut savoir que le théâtre repose sur trois piliers, la troupe ou la compagnie, le public et la pièce théâtrale. Si l’un de ces trois composants manque, il n’y a pas de théâtre. Actuellement, nous sommes dans l’impossibilité de donner une représentation théâtrale. Nous sommes reconnaissants envers l’Alliance française d’avoir ouvert ses portes à l’association des faiseurs de théâtre malagasy (FMTM) mais, compte tenu du nombre important de troupes théâtrales membres, une bonne vingtaine de compagnies à l’échelle nationale, nous nous plions aux circonstances et au calendrier préétabli par l’institution culturelle. Chaque année, la FMTM joue cinq représentations tout au plus.
*Autrement dit, les infrastructures manquent…
– En partie oui. Nous savons tous que le Théâtre municipal d’Isotry n’est plus accessible aux aficionados depuis bien longtemps. Certes, de nouvelles infrastructures comme le théâtre Charles Ravaloson, ont été inaugurées à l’Ivokolo Analakely en 2021, mais il n’y a pas de véritable politique culturelle adaptée au théâtre. D’une manière pratique, préparer une représentation théâtrale nécessite au préalable trois mois de séances de répétition, des ressources logistiques, infrastructurelles et financières.
*Quelles solutions proposez-vous ?
– Le théâtre est un écrin pour la langue malagasy, dans la mesure où les pièces écrites et jouées sur scène sont porteuses de valeurs culturelles et éducatives. Pour le moment, nous concentrons nos efforts à donner le goût du théâtre au public estudiantin. C’est le cas notamment du groupe Sakaizan’ny Teatra Malagasy du lycée Jean-Joseph Rabearivelo (STM LJJR) qui est formé à la création de pièces courtes. Nous lançons un appel en faveur d’une coopération, aux autorités pour que la discipline puisse redorer son blason dans les meilleures conditions.
Propos recueillis par Joachin Michaël