Les fidèles de l’église FJKM se sont réunis, hier à Antsonjombe, pour célébrer la nouvelle année sous le signe de la foi et de porter en prière le mandat du pasteur Irako Andriamahazosoa. Les propos du vice-président de la FJKM n’ont pas du tout fait l’unanimité. Un discours qui passe mal.
Pour la plupart des observateurs, les propos tenus par le vice-président de l’église réformé de Madagascar (FJKM), le pasteur Zaka Andriamampianina, hier au Coliseum Antsonjombe, ont largement dépassé le cadre de la profession de foi. Et pour cause, ce qui devait être un prêche, dont l’introduction avait d’ailleurs été émaillée de versets bibliques, la suite n’a ni plus ni moins été que discours politique, allant des élections au programme économique. Une intervention qui n’est pas passée inaperçue et qui divise plus qu’elle ne rassemble, contrairement à ce que devrait être la vocation de l’église.
Elle a même divisé les ouailles de la FJKM elles-mêmes, à entendre et voir leurs réactions. Le discours étant chargé politiquement malgré le cadre supposément religieux, il a plu à certains à la position bien tranchée. Pour d’autres, ce n’était tout simplement ni le moment ni l’endroit. “Nous étions venus pour nous ressourcer, faire le plein de foi en cette année qui débute. Cela n’a pas été le cas”, indiquent-ils.
Division
Présent également sur les lieux, tout comme plusieurs autres ténors politiques, le gouverneur de la région Analamanga, Hery Rasoamaromaka, a été parmi les premiers à réagir. Il se dit déçu de cette intervention. « J’ai été invité au culte et suis venu de mon plein gré, cela d’autant plus que je suis membre de la FJKM. Mais que la prière ne soit pas utilisée à des fins politiques ou pour diviser les croyants », a-t-il publié sur sa page Facebook juste après le culte. Il semblerait même qu’il ait déjà passé le message au président de la FJKM, Pasteur Irako Ammi Andriamahazosoa.
Sur une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, en début de soirée, il a été d’ailleurs vu discuter avec le numéro un de la FJKM en compagnie d’autres personnalités politiques. « On m’a invité par hypocrisie car si l’église a pour rôle de réunir, le culte de ce jour (ndlr hier) en a été tout autre », a-t-il regretté. Et lui de poursuivre « Rappelez-vous qu’il y a quelques années la FJKM n’a pu remplir le Coliseum car de nombreux croyants se sont éloignés car vous vous êtes trop immiscés dans la politique ». Pour lui, l’Eglise est pour tous et non seulement aux politiciens. Le gouverneur Hery Rasoamaromaka regrette ainsi que le culte d’hier ait été empreint de politique du début jusqu’à la fin. Il en est de même du ministre de l’Energie, Andry Ramaroson, qui a regretté un prêche rempli de jugement moralisateur.
J.P/T.N