Milieu carcéral: un détenu n’a que 0,45 m2 de surface de couchage

La surpopulation pénale est toujours d’actualité. Madagas­car compte actuellement 80 établissements pénitentiaires d’une capacité d’accueil de 10.000 personnes pour plus de 30.000 détenus.
Si l’on ne considère que le cas de la Maison centrale (MC) d’Antanimora, elle compte actuellement plus de 4.500 détenus pour une capacité d’accueil de 850 personnes. Ce qui donne une surface de couchage de 0,45 m2 par détenu si la norme exigée par la Croix rouge internationale est au moins de 2 m2. « La nuit venue, tous les couloirs de la prison sont transformés en dortoir, même ceux qui mènent vers les toilettes », a fait savoir un responsable de la MC d’Antanimora hier.
« Dans cette situation, il est très difficile d’appliquer la vision de l’Administration pénitentiaire dans les dix prochaines années, fixée en 2019, lors de la célébration de son 60e anniversaire, celle d’être moderne et respectueuse des droits humains », a fait remarquer de son côté le directeur de l’Humanisation de la détention et de la préparation à la réinsertion sociale (DHDRS) de l’Administra­tion pénitentiaire, Aina Tantely Rakotomalala. De souligner également la difficulté de la réinsertion sociale des détenus si l’on ne parle que du nombre insuffisant d’éducateurs spécialisés qui ne sont qu’une soixantaine dans tout Madagascar.

Ateliers de réflexions
Compte tenu de ce contexte et sous l’impulsion d’Hu­manité & Inclusion (HI) et de l’Institut Pasteur de Ma­dagas­car (IPM), des ateliers de réflexion autour des en­jeux du monde carcéral à Ma­dagascar auront lieu les 26 et 27 janvier ainsi que les 2 et 3 mars. Ces ateliers serviraient de préalables à des rencontres plus élargies en vue de soutenir les projets de modernisation et d’humanisation des conditions de détention de l’Admi­nistration pénitentiaire.
C’est une grande première dans l’histoire de l’Admi­nistra­tion pénitentiaire malagasy. «Il s’agit d’une opportunité de fédérer différents acteurs afin de réaliser un constat commun, d’identifier des pistes de solution, de décloisonner les in­terventions actuellement menées et d’organiser des actions de plaidoyer», a indiqué le comité or­ganisateur au cours d’un point de presse hier à la Chambre de commerce Antani­narenina.

Sera R.

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