Un secteur bien fragile

Un car transportant des touristes étrangers caillassé sur la RN 4 (route reliant Antana­narivo à Mahajanga), mettant ainsi en péril l’intégrité physique des passagers. Certains des passagers auraient été blessés, certainement
à cause des bris de verre.

Le fait que cela se soit déroulé près de Maevatanana signifie que les auteurs de cette attaque doivent bien habiter dans les villages avoisinants. Ce qui faciliterait les enquêtes ultérieures pour iden­tifier et appréhender cette attaque et savoir exactement quel est l’ob­jectif final de ce type d’acte.

En effet, on ne peut pas laisser que de tels actes restent impunis pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, une impunité serait susceptible d’encourager d’autres personnes de faire de même. Cela pourrait se passer dans d’autres localités du pays.
Mais plus grave encore, cela pourrait donner une plus mauvaise image du pays. A l’inconfort que doivent supporter les touristes pendant le trajet à cause de l’état de la route va encore s’ajouter l’insécurité. En fin de compte, tout cela va porter préjudice au tourisme malgache qui a déjà tout le mal du monde pour se relancer.

Pourtant, ces villages pourraient bien tirer profit du passage de touristes, notamment étrangers, si leurs habitants arrivaient à trouver quelque chose qui pourrait les inciter à y faire un détour. Ce qui n’est pas impossible avec un peu d’ingéniosité. Il existe toujours des particularités intéressantes dans chaque localité.

Quoi qu’il en soit, ces actes de vandalisme ne sont que l’une des conséquences du mauvais état des routes nationales. A cause de cette situation, la police des routes ne peut pas effectuer con­venablement les contrôles sur les principaux axes routiers qui relient les principales villes du pays.
Pour les mêmes raisons, ce n’est pas seulement la RN4 qui est concernée. Il est certain que sur les autres routes nationales, l’insécurité est montée d’un cran.
Et qu’on le veuille ou non, cela va ternir l’image du pays par rapport aux touristes étrangers potentiels.
Il est vrai que l’insécurité qui prévaut dans une destination touristique est l’un des principaux facteurs déterminants dans la décision d’un touriste étranger à venir ou non. Et ce qui s’est passé sur la RN4 n’est pas de nature à entraîner un engouement pour la destination Mahajanga en particulier et la destination Ma­dagascar en général de la part des touristes.
Ce n’est pas seulement le secteur du tourisme qui est l’unique victime de tels actes. Tous les secteurs transversaux au tourisme subissent également le même préjudice (trans­port, restauration, commerce, agriculture, collecte, transformation…). On voit ainsi que le secteur du tourisme est bien fragile.

Aimé Andrianina

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