Les Barea sont en quarts de finale de la Chan. Même si cette équipe composée exclusivement de joueurs locaux ne suscite pas le même engouement populaire que celle de la Can 2019, elle impose le respect.
Bien en jambe, solidaire, généreuse, intelligente… elle a tout ce qu’il faut pour aller loin dans cette compétition. Les 5 buts marqués pour un encaissé en deux matches en font l’une des meilleures attaques, avec sûrement le meilleur ratio (2,5). Contrairement à la plupart des équipes malagasy des deux dernières décennies, cette équipe propose un jeu léché et efficace qui a surpris les observateurs.
Que s’est-il donc passé ? La question est légitime dans la mesure où les clubs malagasy peinent à passer les tours préliminaires en coupes d’Afrique. De plus, il n’y a pas de miracle en sport, comme aiment si bien le dire les observateurs.
L’organisation du championnat professionnel Orange Pro League, qui est à sa troisième année, y est sûrement pour quelque chose. Mais au-delà des efforts des clubs professionnels et des responsables du foot malagasy, des débats moins passionnés et dépolitisés ont donné plus de liberté aux techniciens.
Ces derniers n’ont plus cette obligation de plaire à tout le monde, et surtout aux plus influents. Ils ont aussi l’avantage de construire exclusivement une équipe avec des joueurs locaux, sans tenir compte du statut des clubs. Résultat, ils obtiennent une équipe homogène avec un esprit de corps exceptionnel.
La non-sélection de Drogba, pensionnaire de Fosa Junior et meilleur buteur malagasy lors de la phase éliminatoire, a passionné les débats à quelques semaines de la compétition. Cependant, Rôrô, le sélectionneur, a su rester droit dans ses bottes malgré les critiques. Le soutien sans faille de Rado Rasoanaivo, directeur technique national, l’a sûrement conforté dans sa position. En prime, Rôrô a eu deux mois de préparation pour construire une équipe à son image : disciplinée et volontaire.
T. Rasam