Des policiers congédiés pour fautes professionnelles graves, on en a déjà entendu parler quoique discrètement. Mais s’attendre à l’interpellation d’un commissaire divisionnaire tel que rapporté hier par le quotidien Taratra relève d’une gageure aux yeux de l’opinion, a priori quand on sait que l’intéressé est impliqué dans une affaire de consommation et trafic de drogue dure. Une arrestation en tout cas, qui ne peut que redorer le blason du Corps de la Police nationale malagasy, taxé souvent d’être infesté de ripoux (comprendre, des policiers corrompus).
Le mérite dans cette affaire revient logiquement aux intervenants (on ignore dans quel service de police ils sont affiliés) qui ont eu l’audace de s’en prendre à un de leurs supérieurs hiérarchiques. Car le suspect est bel et bien un haut gradé de la Police nationale, en service ailleurs que dans la capitale malagasy mais qui, probablement en raison de cette affaire de drogue dure, y a fait le déplacement. Peut-être bien qu’il a dû se fier à son grade pour ce faire, pensant assurément qu’on n’oserait pas le « déranger ».
Mais les faits sont là, l’homme a été appréhendé et désormais, tous les regards sont rivés sur cette affaire d’arrestation d’un général de police et des enquêtes qui vont s’ensuivre. Sur ce dernier point, plus d’un se pose la question de savoir, comment va procéder un « simple enquêteur » face à son supérieur hiérarchique qu’il doit soumettre à des questions (de routine), alors même que le suspect jouit jusqu’à preuve du contraire de la présomption d’innocence. L’on se demande également si le corporatisme policier va s’appliquer en pareille circonstance. Enfin, qu’est-ce qui va se passer si le général est reconnu coupable des chefs d’inculpation qui pèsent sur lui ?
Quoi qu’il en soit, cette interpellation d’un commissaire divisionnaire par la Police nationale elle-même, semble justifier que cette dernière n’applique pas à l’aveuglette le corporatisme policier. Ce, contrairement à ce qui s’est passé récemment à l’Assemblée nationale, où la notion de corporatisme entre élus a été appliquée, moyennant de surcroît l’utilisation d’un verset biblique pour tirer d’affaire une députée impliquée dans une affaire de trafic de bois précieux…
Elia R.