Exportation: une enquête révèle des fraudes massives de la vanille malagasy

En dépit de la volonté du gouvernement malagasy, de redorer le blason de la filière vanille,
des fraudeurs tentent de faire la loi, à l’échelle internationale. Sur les marchés américains et européens, ils laissaient croire à une origine malagasy des gousses alors que ce n’était pas toujours le cas.

Des investigations ont permis d’apporter les preuves d’une fraude commerciale trompeuse à grande échelle, portant atteinte à la réputation de la filière vanille malagasy. Derrière ces opérations frauduleuses se cachent des industries utilisant des arômes et des extraits et agro-alimentaires aux Etats-Unis et en Europe.

Comment s’y prennent ces fraudeurs pour écouler des faux produits sous les appellations d’origine malagasy ? Sans vergogne, ils sé­duisent les acheteurs en affichant sur les étiquettes des photos de gousses et fleur de vanille, alors que ces produits ne sont pas fabriqués avec de vrais extraits de la vanille naturelle à Madagas­car, préparés traditionnellement.
Ces opérations se produisent à l’insu des organismes de contrôles comme le Fonds de développement agricole (FDA) et la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGC­CRF). Il a été révélé qu’environs 350 millions de consommateurs américains et près de 750 millions d’européens, sont déjà victimes de cette pratique qui cause aussi un véritable préjudice financier aux paysans et planteurs malagasy.
Dialogue gagnant-gagnant
Ces derniers temps, les responsables étatiques, con­duits par le ministère de l’Industrie, du commerce et de la consommation et son équipe, ont réussi à faire valoir la vanille malagasy sur le marché international, là où d’autres ont échoué depuis des dizaines d’années, à travers notamment le Conseil national de la vanille (CNV). L’objectif est de fédérer toutes les parties prenantes de la filière vanille et préserver les intérêts de tous les acteurs, y compris les acheteurs.
C’est dans cette optique que des responsables ont fait le déplacement en Europe et aux Etats-Unis, dans le but d’inviter les industriels et distributeurs à travailler en partenariat avec les exportateurs malagasy, pour accorder l’appellation vanille de Mada­gascar et assurer sa promotion et son développement. Comme en témoignent également, les nombreuses réunions organisées avec les opérateurs dans les zones de production de la vanille.
Ce dialogue a permis de recenser et de connaître mieux les acheteurs et de développer la relation avec eux, de recevoir leurs doléances ou réclamations, afin de les appuyer pour développer la filière et la consommation de la vanille naturelle. Il est également indiqué que l’acheteur doit s’assurer que son fournisseur s’est bien affranchi de toutes les obligations et réglementations que le gouvernement de Madagascar a mis en place, à savoir, payer la vanille verte auprès du planteur à 75.000 ariary le kg, 500.000 ariary la vanille semi préparée et rapatrier les devises sur la base de 250 dollars le/kilo.

Toujours est-il que d’après les éléments d’investigations, certaines entités ont bel et bien procédé à cette vérification et ont réellement payé le prix de 250 dollars, contrairement aux autres qui recourent à des astuces pour s’acquitter du prix réel. Des exportateurs n’entendent pas s’arrêter en faisant savoir qu’ils ne paieront jamais ce prix auprès de leurs fournisseurs qui ont pourtant signé la réglementation malagasy régissant cette filière.

Rakoto

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