Marché locatif: le Fokontany de Manjakamiadana attire les locataires

Paradoxalement, le classement en rouge du fokontany de Manjakamiadana, aux glissements de terrain et éboulements, ne décourage pas les locataires attirés par des loyers très attractifs et moins chers en cette saison des pluies et d’intempéries.

Depuis que le bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), a classé zone rouge plusieurs quartiers situés autour de la colline de Manjakamiadana, le marché locatif de particulier à particulier, y est menacé. Le fait d’inciter les habitants à quitter leur maison, ne présage rien de bon pour les propriétaires qui n’ont d’autres choix que réviser largement à la baisse les loyers. Et visiblement, cette stratégie a payé.
D’après les informations reçues auprès du fokontany de Manjakamiadana, par semaine, 3 à 4 nouveaux locateurs emménagent dans ces quartiers, malgré les dangers encourus. «Nous avons constaté ce phénomène depuis quelques semaines. Peut-être que les loyers sont moins élevés qu’ail­leurs. On enregistre 3 à 4 contrats de location», a avancé le chef Fokontany de Manjakamiadana, Léonie Razafimamonjy.
Effectivement, une chambre est louée mensuellement à hauteur de 60.000 ariary
à Manjakamiadana contre 100.000 ariary à 120.000 ariary dans les autres quartiers de la capitale. Pour une maison de 3 à 4 chambres, le loyer est 200.000 et 300.000 ariary, alors que ce tarif peut atteindre le double en plein centre-ville.
Plus de 1.500 familles
Selon le dernier recensement du Bureau national de gestion de risques et catastrophes (BNGRC), 1.583 familles dans 14 fokontany de la Haute ville, habitant en zone rouge exposée à des glissements de terrain, de­vront quitter en urgence les lieux.
Dans le fokontany de Manjakamiadana en parti­culier, 300 ménages sont concernés, mais pour le moment, aucun n’envisage de déménager, selon le chef Fokontany. Comme la majorité des concernés sont issus de familles nécessiteuses, effectuant de petits métiers dans leur quartier respectif comme lavandière ou chercheur d’eau, la perte des activités du quotidien ainsi que la sécurité de leurs biens s’ils abandonnent leurs foyers en sont les principales raisons qui les obligent à rester.
A noter que Tsimialon­jafy Mahamasina, Ampama­rinana, Ankadilalana, Tsara­faritra Tsimbazaza, Faravo­hitra, Ambohidepona et Am­bohipotsy, sont classés zones à risque. En début d’année, le BNGRC, le Corps de la protection civile (CPC) et les sapeurs-pompiers de Tsaralalàna, ont hissé le drapeau rouge sur les lieux, synonyme de dangers po­tentiels.

Sera R.

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