Le sport comme ambassadeur du pays

Les Barea vont dis­puter la demi-finale du Chan (Championnat d’Afrique des Nations) en football aujourd’hui à Alger (Algérie). C’est la première fois que Madagascar atteint ce niveau de compétition à l’échelle continentale en ce qui concerne ce sport roi. Tous les yeux du continent africain et même plus, seront braqués sur ce match. Tous les Malagasy es­pèrent qu’ils sortiront vainqueurs de cette confrontation avec
l’équipe nationale sé­négalaise.
On peut déjà prévoir comment les Ma­lagasy vont célébrer cette victoire si c’était le cas. On a déjà pu apprécier un avant-goût de cette célébration quand les Barea ont battu l’équipe nationale mozambicaine en ¼ de finale. La liesse populaire sera encore plus grande car dans ce cas, il ne restera plus qu’une marche à franchir pour atteindre le sommet.
Mais quel que soit le résultat du match d’aujourd’hui, que ce soit une victoire ou une dé­faite, le pays s’en sort déjà gagnant car personne n’aurait osé parier un ariary sur les chances de Madagascar d’atteindre ce niveau de compétition. Et pourtant, les Ba­rea l’ont fait, ils sont là en demi-finale. En fait, ils n’ont plus rien à perdre mais tout à gagner.
Ce n’est pas seulement l’Afrique qui s’intéresse à cette compétition continentale. Les habitants des autres con­tinents la suivent également, et en particulier les sergents recruteurs des grands clubs étrangers. Tous espèrent y dénicher la perle rare qui pourra servir à leur club respectif. Et quand un pays accède aux demi-finales d’une compétition tel que le Chan, forcément, on commence à s’intéresser à ce pays, à mieux le connaître.
Autrement dit, le sport peut devenir un véritable ambassadeur d’un pays, qu’il s’agisse de sport collectif ou bien de sport individuel, quelle que soit la discipline sportive. Il ne s’agit pas seulement de football. La Nouvelle Zélande est bien connue de tous pour son rugby à travers les exploits des All Black. En pétanque, Madagascar est la référence dans tout le continent africain. Et même les grandes nations re­connues pour leur ni­veau élevé redoutent de rencontrer les équipes malgaches.
D’ailleurs, c’est la seule discipline sportive par équipe dans laquelle Madagascar détient deux titres de cham­pions du monde. Le jeu des Malagasy dans cette discipline a marqué les esprits que même une manière de lancer le bouchon (ou cochonnet) est appelée « à la malgache ». En effet, les Ma­lagasy ont une manière particulière de le faire dès leur plus jeune âge en jouant aux billes et que beaucoup de jou­eurs étrangers tentent d’imiter avec plus ou moins de réussite.

Aimé Andrianina

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