Depuis des années, la Justice fait face à un manque d’effectif malgré le nombre de dossiers qu’elle doit traiter à travers le pays, soit une moyenne de 158 dossiers par an par magistrat, d’après le Procureur général près la Cour suprême, Benjamin Rakotomandimby. Pour sa part, le ministre de la Justice, François Rakotozafy, a fait savoir qu’un magistrat pourrait même traiter jusqu’à un millier de dossiers si l’on fait le compte.
Cette situation pénalise fortement les justiciables et le service de la Justice en général. Pour y remédier, le ministère de la Justice a pris certaines précautions, telles que la tenue des concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature et des greffes (ENMG), l’équipement des tribunaux dans toute l’île ou encore la formation des magistrats déjà en activité.
Le manque d’effectif se fait particulièrement ressentir dans les régions éloignées car les magistrats n’affichent aucun enthousiasme à y aller. Le PGCS a d’ailleurs incité les magistrats à ne pas présenter les certificats médicaux auprès du Conseil suprême de la Magistrature (CSM) à chaque publication d’une liste d’affectation.
Ce manque d’effectif est également remarquable lors du recrutement au sein des juridictions externes telles que le Pôle anti-corruption (Pac). Il semblerait en effet que le manque de candidatures retarde la mise en place du Pac Fianarantsoa. L’appel à candidatures a d’ailleurs été relancé à cause de cela.
Dans tous les cas, une dizaine de Tribunaux de première instance (TPI) seront en place cette année et devraient nécessiter l’appui de nouveaux magistrats. De nouveaux stagiaires sortants de l’ENMG viennent de faire un pré-serment pour effectuer leur stage dans les quatre coins de l’île. Pour ce qui est du concours d’entrée des greffiers, ceci n’est toujours pas annoncé depuis sa suspension.
T.N