Refonte de la liste électorale: la Ceni n’a pas atteint son objectif

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a visiblement fixé la barre très haut, en voulant inscrire 13,5 millions d’électeurs dans la liste électorale. A quelques heures de la fin de l’arrêtage provisoire de la liste, le cap des 10 millions d’électeurs n’a même pas encore été franchi.

Jusqu’à hier, à près de 24 heures de la date butoir, la Ceni n’a enregistré «que» 9.189.539 électeurs. Mais, ce n’est pas une surprise compte tenu du délai fixé pour la réalisation de cette opération.
L’opération de recensement des électeurs n’a débuté que le 1er octobre. La Ceni n’a donc eu qu’environ trois mois pour inscrire 3,5 mil­lions d’électeurs de plus dans la liste électorale. La commission faisait également face à d’autres difficultés comme la faible sensibilisation des citoyens.
La Ceni avec ses moyens très limités, a réalisé seule cette tâche. Bien que certaines organisations de la société (OSC) civile tentent d’affirmer le contraire, la réalité démontre qu’elles ont été quasiment invisibles durant la période de recensement des électeurs. Pourtant, leur contribution à la sensibilisation des citoyens aurait pu changer la donne.
Faible sensibilisation
De leur côté, les politiciens qui devaient également figurer en première ligne dans ce travail de sensibilisation, semblent avoir également manqué à l’appel. Pourtant durant les différentes élections, de nombreux politiciens, notamment ceux de l’opposition, ont fait des remarques sur la crédibilité de la liste électorale et ont exigé sa refonte.
Le moment venu, ils se sont éclipsés alors que c’est l’occasion pour eux d’appeler leurs partisans à s’inscrire en masse dans la liste. Ils ont gaspillé leur temps à critiquer la composition de la Ceni, sans doute pour con­tester les prochaines élections qu’ils pourraient per­dre.
Quoi qu’il en soit, l’objectif des 13,5 millions d’électeurs restera un défi pour l’institution d’Alarobia. Tou­tefois, ce ne sera pas encore pour cette refonte qu’elle l’atteindra, mais peut-être à la prochaine Révision an­nuelle de la liste électorale (Rale) à partir de l’année prochaine.
L’on s’interroge toutefois sur ce qu’adviendront des citoyens qui ne se sont pas encore ou n’ont pas pu s’inscrire dans la liste électorale. Compte tenu de leur situation en effet, ils ne pourront pas voter à la prochaine élection car légalement, seules les personnes enregistrées dans la liste élaborée durant la refonte, pourront y participer.

Tsilaviny Randriamanga

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