Transparency-International Initiative Madagascar (TI-MG), a publié l’Indice de perception de la corruption (IPC) 2022, hier au Carlton Anosy. Madagascar a progressé de 5 places dans le classement en se plaçant au 142e rang sur 180 pays. Plus encore, la Grande île a fait un bond de 16 places depuis 2019.
Madagascar a obtenu le score de 26/100, le même que celui de 2021, mais a toutefois gagné 5 places. Pour Transparency-International Initiative Madagascar (TI-MG), ce résultat est sans surprise compte tenu du « manque d’investissement de l’Etat » dans la lutte contre la corruption, à hauteur de 0,128% seulement du budget de l’Etat.
A cela s’ajoute « La persistance de l’impunité, suite notamment aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées, qui va de pair avec l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ». Enfin et non des moindres, « le non-respect des engagements internationaux », a-t-il expliqué.
« Nous avons déjà avancé des recommandations telles que le renforcement des institutions du Système anti-corruption (Sac) ou encore l’opérationnalisation des autres Pac et Arai », a indiqué la directrice exécutive de TI-MG, Ketakandriana Rafitoson en marge de la présentation.
Efforts indéniables
Malgré cela, les efforts entrepris ne peuvent être ignorés. Depuis 2019 jusqu’en 2022, Madagascar a gagné 16 places. Classé 158e sur 180 pays en 2019, la Grande île a remonté à la 147e place en 2021 puis à la 142e en 2022. Le fait d’obtenir le même score en 2021 et 2022, ne devrait affecter en rien les efforts déjà constatés.
« S’il reste encore beaucoup à faire, il n’en demeure pas moins que des efforts ont déjà été entrepris par le gouvernement actuel, lesquels ont porté leurs fruits, notamment en matière de recouvrement des avoirs illicites, de digitalisation des services, sans oublier la mise en ligne d’une plateforme de passation des marchés publics, pour lutter contre les pots-de-vin dans les opérations entre les acteurs privés et les fonctionnaires de l’Etat peu scrupuleux », a indiqué la porte-parole du gouvernement et non moins ministre de la Communication et de la culture, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo.
Alors que TI-MG avance un manque de budget dans la lutte contre la corruption, elle défend qu’au contraire, celui-ci a « augmenté de manière conséquente de 12 milliards d’ariary en 2018 à l’arrivée du président Andry Rajoelina au pouvoir, à 19 milliards en 2019 ». De 2020 à 2021, le budget a par la suite été réduit à cause de la récession économique due à la crise du Covid et est passé à 15 milliards d’ariary. Mais celui-ci a vite été rectifié en 2022 avec une hausse jusqu’à 17 milliards d’ariary.
Non ingérence
Quant à l’impunité de certaines personnalités désignées par TI-MG, la porte-parole du gouvernement estime que « le mécanisme de poursuite judiciaire est déjà effectif à Madagascar, mais il y a des points qui ne relèvent pas de la responsabilité de l’Exécutif », a-t-elle fait savoir. Elle explique alors que l’Exécutif ne peut y interférer au risque d’être perçu comme une violation du principe de séparation des pouvoirs.
T.N