Mercredi des idées en goguette: Gouvernement, remaniement et élections

Pour les uns, le re­maniement prend trop de temps, est en retard. Mais par rapport à quoi exactement ? Il est vrai que si l’on s’agrippe uniquement aux rumeurs, on pourrait évoquer un accou­chement difficile. Cela étant, au regard des prochaines échéances électorales, il n’y a pas de retard qui tienne. Et pour cause, ce projet de remaniement-ci sonne comme le dernier d’une longue série avant les scrutins de 2023. Cette année étant la dernière ligne droite avant la prochaine présidentielle, le nouveau gouvernement se chargera vraisemblablement d’aller jusqu’aux élections. Et cela tend à se confirmer au vu du positionnement des uns et des autres. Com­me pour cette formation politique, historiquement membre, voire considérée comme un des cadors de la plate­forme de soutien pré­sidentiel et qui en est parti tambours battants. Clairement, la décision est annonciatrice de fu­tures rivalités. Electo­rales bien entendu. Cer­tains se disent se disposés à intégrer le nouveau gouvernement, d’autres préfèrent s’abstenir. Et d’aucuns y voient d’ores et déjà un régime isolé, délaissé, ou pour le moins esseulé.
Rien ne dure éternellement. Et c’est particulièrement vrai en politique. Au gré des circonstances, les alliances se font et se défont. Que n’a-t-on effectivement dit sur les désistements et autres transfuges survenues au sein de ces entités politiques qui jouent maintenant aux vierges effarouchées. Cela étant, le jeu des soutiens et autres coalitions commencera bien assez tôt. En d’autres termes, chaque protago­niste connaîtra des fortunes diverses au fur et à mesure que la bataille électorale approchera et se repositionnera com­me il peut pour miser sur le « bon cheval ». Il en a toujours été ainsi et le sera encore pour les années à venir. La configuration du nouveau gouvernement en dira long sur le sujet.

Choix judicieux

Dans tous les cas, force est de reconnaître que certains membres de cette dernière équipe gouvernementale ont déçu. Il faut dire que les choses avaient bien mal commencé, notamment avec un des nommés qui avait déjà eu maille avec la justice. Les semaines et les mois ont eu leur lot de polémiques, notamment dans la gestion des activités liées à leur portefeuille – les affaires privées n’étant en rien, contrairement à ce qu’avancent leurs détracteurs, un motif de révocation. Plus récemment, la démission du ministre de la Justice et les con­troverses sur les restrictions liées aux bagages en cabines auront constitué autant de couacs marquants de ce troisième gouvernement Ntsay.
Evidemment, depuis 2020 et contrairement à leurs prédécesseurs, les équipes qui se sont succédé ont eu beaucoup à gérer avec la crise du Covid et ses impacts sur l’économie et le social, impacts qui continuent d’ailleurs à se faire ressentir jusqu’à présent dans la mesure où la situation mondiale est loin de s’arranger avec le nouveau conflit entre la Russie et l’Ukraine. Particulièrement cette année, les caprices du climat, intempéries et autres cyclones s’enchaînent. Mais alors que les sinistrés ne se comptaient plus et que de nombreuses infrastructures y sont passées, certains ont plus brillé par leur absence, ce qui leur a valu un rappel à l’or­dre du numéro un de l’Exécutif. Bref, plus qu’une impression, beau­coup ont eu la certitude de la faiblesse de quelques maillons dans la chaîne de réalisation des programmes annoncés. On ne connaît encore ni la portée du remaniement ni l’identité ou le profil des nouveaux entrants. Mais au-delà de la mission de préparer les prochains scrutins, le régime gagnerait sans doute à choisir judicieusement pour que les ministres soient réellement les interlocuteurs les plus indiqués pour apporter toutes les ré­ponses aux problèmes actuels et prendre des décisions justes, opportunes et idoines. Mais surtout efficaces.

N.R.

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