Les prisons malagasy restent largement surpeuplées. Le taux d’occupation des établissements pénitentiaires, s’établit actuellement à 252%, de source auprès de l’Administration pénitentiaire (AP). 29.650 détenus sont répartis dans une centaine d’établissements pénitentiaires à Madagascar.
En 2020, les prisons malagasy avec une capacité d’accueil limité à 11.000 places, comptaient 27.600 détenus. En deux ans, ce chiffre a explosé pour atteindre 29.650 détenus. En 2021, le taux de la surpopulation carcérale, a même atteint 300% dans la Capitale. A titre d’exemple, la Maison centrale (MC) d’Antanimora qui dispose de 800 places seulement, enregistre actuellement un nombre record de 4.500 détenus.
D’après un responsable de cette prison, le nombre de détenus a doublé en dix ans à Antanimora.
« A la tombée de la nuit, tous les couloirs de la prison se transforment en dortoir, même ceux qui mènent vers les toilettes », a indiqué notre source. « Une incarcération où il est difficile de parler de droit de l’homme, sans parler de la vétusté et de l’insalubrité des lieux », a fait remarquer l’Agence française de développement (AFD) pour justifier la mise en œuvre du programme « Fanarenana ».
Humaniser la détention
Dans ce contexte, le ministère de la Justice, à travers l’Administration pénitentiaire (AP), a mis en œuvre le programme « Fanarenana » afin d’humaniser les conditions de détention et de favoriser la réinsertion sociale des détenus, en partenariat avec Douleurs sans frontières, Emmaüs Mondo et Gret Madagascar. Financé à hauteur de 5 millions d’euros par l’AFD, ce projet dure 4 ans et sert également à renforcer la gestion des prisons.
Dans la foulée, sous l’impulsion d’Humanité & Inclusion (HI) et de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM), des ateliers de réflexions sur les enjeux du monde carcéral à Madagascar, ont été menés durant deux jours au mois de janvier. Une grande première dans l’histoire de l’AP malagasy.
« Ces ateliers serviront de base pour des rencontres plus élargies en vue de soutenir l’Administration pénitentiaire dans ses projets de modernisation et d’humanisation des prisons et l’amélioration des conditions de détention à Madagascar », a indiqué le directeur de l’Humanisation de la détention et de la préparation à la réinsertion sociale (DHDRS) de l’Administration pénitentiaire, Aina Tantely Rakotomalala.
Sera R.