Sur le site d’un journal en ligne local, on apprend qu’à Ambohimanga Sud, dans le district d’Ifanadiana, les corps des défunts doivent être transportés par moto pour qu’ils soient acheminés vers leur lieu d’enterrement. Pour ce faire, le corps doit être plié en deux pour permettre le transport. Les deux roues avec les tracteurs sont les seuls moyens de transport capables d’y circuler vu l’état de la route. Tout compte fait, il faut 2 jours de voyage en partant d’Ifanadiana pour arriver à destination qui est loin de 65 km.
Face à cet état des choses, on peut se demander quelles sont les chances pour qu’ Ambohimanga Sud bénéficie un jour d’une route praticable toute l’année permettant de joindre Ifanadiana en 2 heures tout au plus (donc avec une vitesse moyenne de moins de 35 km/h, soit une vitesse plus que modérée). On se pose la question parce que la circulation sur la RN 2 (route reliant Toamasina, la capitale économique du pays, à Antananarivo, la capitale de Madagascar vient d’être bloquée plus de 10 heures.
Cette situation est survenue à cause d’un camion qui s’est mis au travers de la route à cause de son mauvais état. Pourtant, on avait bien déclaré que les routes nationales seront réhabilitées dans les meilleurs délais. Mais pour l’instant, il n’en est rien. Ainsi, si la route principale du pays, c’est bien le cas de le dire, peut faire l’objet d’un retard préjudiciable à tous les usagers, quid d’une route communale ? Ce n’est pas demain la veille qu’Ambohimanga Sud se verra doté d’une belle route.
Ambohimanga Sud n’est pas un cas isolé. Des milliers de communes éparpillées dans tout le pays, sont à mettre sous la même enseigne. Et il faut reconnaître que les responsables de la réhabilitation ainsi que de l’entretien des routes ont failli à leurs rôles. Partout ailleurs, les transporteurs en tous genres lancent des appels de détresse face aux difficultés de circulation sur nos routes en raison de leur mauvais état. Les dégâts faits par Cheneso ne sont pas encore réparés et voilà que Freddy pointe son nez.
C’est le mauvais temps qui se profile à l’horizon avec, éventuellement, de nouvelles dégradations de nos routes. On en entendra parler dans les prochains jours ainsi que du blocage des routes nationales. Pour la capitale en particulier, ce sont les inondations qui sont les plus à craindre car elles touchent un très grand nombre de la population. Et qu’on le veuille ou non, ce sont ces remblayages sauvages, c’est-à-dire, sans l’autorisation des autorités compétentes, que l’on peut voir ici et là qui favorisent ces inondations. Si on en était épargné avec Cheneso, on est encore loin d’être sorti de l’auberge !
Aimé Andrianina