Le syndicat des ingénieurs agronomes de Madagascar (Siam), dément l’information selon laquelle, le sulfate d’ammonium utilisé comme engrais, est un « poison ». Au contraire, ce sel organique relève le niveau de la fertilité des sols.
Dans une note explicative publiée mercredi, le Siam indique que «l’apport de sulfate d’ammonium en azote (N), le premier élément nécessaire à la culture, est de 21% et le soufre de 24%, améliore également la récolte. Les grandes puissances mondiales sont parmi les utilisateurs actifs».
Le sulfate d’ammonium est un engrais minéral ou chimique utilisé dans le monde entier, depuis des centaines d’années. Suite aux expérimentations menées à Madagascar, les terres fertilisées avec du sulfate d’ammonium comme engrais de couverture, ont obtenu un rendement de plus de 4T par hectare.
Et «en plus d’être un engrais de couverture, le sulfate d’ammonium peut également être utilisé pour rendre les insecticides et les herbicides plus efficaces», ajoute le syndicat.
Agriculture durable
Selon le constat dudit syndicat, «l’agriculture biologique ne peut pas à elle seule, contribuer à la sécurité alimentaire», étant donné que le taux d’utilisation d’engrais est encore faible à Madagascar, se situant à 10kg par hectare en 2020, d’après les données de la FAO et la Banque mondiale. Alors que dans les grands pays producteurs au sein de l’Union européenne, ce taux s’élève à 59kg par hectare.
Le sulfate d’ammonium a déjà été utilisé à Madagascar, mais importé. Il a ensuite été remplacé par l’urée (46%N). Désormais, Madagascar peut produire du sulfate d’ammonium en transformant les produits issus de l’extraction du nickel et du cobalt par la société Ambatovy (200.000 T).
Des résultats concluants
Le sulfate d’ammonium a été expérimenté à Madagascar et a enregistré de bons résultats (Papriz, Gouvernement avec Fofifa et Fifamanor 2012-2013) aussi bien pour le riz pluvial que la riziculture irriguée. Il peut être vendu sur le marché local.
«Les sols nourris avec des engrais de fond NPK ou du sulfate d’ammonium comme engrais de couverture, ont obtenu un rendement de plus de 4T par hectare contre 3,6 à 3,8 T pour la culture sans engrais organiques et 3 T/ha pour les sols qui n’ont pas été fertilisés avec du sulfate d’ammonium. Selon le rapport Fofifa (2014), le rendement des terres de culture en utilisant uniquement des engrais organiques, est très faible : moins de 1,5 T par hectare. Dans l’ensemble, le sulfate d’ammonium améliore et ajuste le pH du sol», a expliqué le Siam.
Recommandations
Toutefois, la prudence est de mise quant à l’utilisation du sulfate d’ammonium. Le syndicat précise que «le sulfate d’ammonium doit toujours être mélangé avec des engrais biologiques et si nécessaire de la dolomie, afin d’éviter une acidité trop élevée du sol. Son utilisation comme engrais de couverture est l’une des méthodes les plus productives».
En terme économique, le sulfate d’ammonium, désormais produit localement, aura un effet positif sur la balance commerciale et réduira la dépendance aux importations d’engrais.
Arh.