La crise sanitaire due au Covid-19 a modifié le monde de la médecine à Madagascar. Cette pandémie a en effet fait ressortir les talents des chercheurs malagasy spécialisés dans la médecine traditionnelle à base de plantes. Citons, entre autres, le succès obtenu grâce à l’utilisation du Covid Organics sous forme d’infusion ou de gélule. Ce remède à base d’artemisia sorti des laboratoires de l’Institut malagasy des recherches appliquées (Imra) a permis de sauver bon nombre de vies durant cette pandémie. D’autres chercheurs malagasy ont suivi la voie de leurs homologues de l’Imra durant cette période en développant des huiles essentielles antivirales et bien d’autres.
Mais en parallèle aux recherches bien encadrées et ayant suivi des essais laboratoires qui se sont avérés concluants, des pseudos-chercheurs ont profité de l’occasion pour développer leur propre business. Sous couvert de « médecine traditionnelle », ils ont développé un bon nombre de produits dont l’efficacité n’a pas été démontrée scientifiquement et
les vendent à des prix dérisoires. A travers des publicités « mensongères », ces pseudos médecins sortis tout droit de nulle part se vantent de pouvoir guérir à travers leurs « potions » un grand nombre de maladies, entre autres, le cancer.
Le pire est que cette scène se déroule sous l’œil des autorités sanitaires chargées d’étudier la question. Ces pratiques représentent pourtant un grave danger pour la vie de la population qui est désorientée face à cette inertie des responsables sur des questions vitales. Le pire est que ces pratiques pourront se répandre si aucune mesure stricte n’est prise.
Actuellement en effet, certains de ces médecins du dimanche vont jusqu’à ouvrir des académies qui vont concurrencer ceux qui ont suivi des études de médecine. Si rien n’est fait, d’ici quelques années, la population fera plus confiance à ces pseudos médecins qu’à ceux qui exercent la médecine conventionnelle.
Tsilaviny Randriamanga