Trois mois pour devenir « expert » en médecine traditionnelle ou tradipraticien, l’appellation importe peu. C’est le pari lancé par un groupe de tradipraticien, lu ces derniers temps sur les réseaux sociaux, et qui a provoqué un tollé général auprès des internautes. Alerté par cette annonce et les vives réactions, le ministère de la Santé publique n’a eu d’autres choix que de sortir un communiqué mettant en garde cette démarche. Il en est de même de l’Ordre des médecins qui a tout de suite dénoncé une charlatanerie.
En réalité, un tradipraticien est un dépositaire de savoirs ancestraux. Il s’agit d’« une personne reconnue par la collectivité dans laquelle elle vit comme compétente pour diagnostiquer des maladies et invalidités y prévalant, et dispenser des soins grâce à l’emploi de substances végétales, animales ou minérales, et d’autres méthodes fondées sur le fondement socioculturel et religieux, aussi bien que sur les connaissances, comportements et croyances liés au bien-être physique, mental et social de la collectivité ». Toujours est-il que ces derniers temps, avec l’évolution des outils numériques, les prétendus connaisseurs de la médecine traditionnelle fleurissent aussi à chaque recoin du quartier. Pire, certains sont devenus des « bons clients » par les médias avides de sensationnel.
Quoi qu’il en soit, aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n’est pas la première fois que le leader de ce groupe annonce urbi et ordi aux médias les vertus de leurs produits, soi-disant de la pharmacopée traditionnelle. Toujours est-il qu’aucune mesure, fût-elle administrative ou policière, n’a été lancée contre son groupe. Au contraire, des responsables vont même jusqu’à demander ses services dans des activités officielles. C’est qu’à l’image d’autres secteurs d’activités, la pratique de la médecine, traditionnelle ou pas, fait aussi face à des escroqueries qui nécessitent, dans les meilleurs délais, une prise de responsabilité ferme.
Rakoto