Petite cause, grand effet

Beaucoup de gens se plaignent de l’insécurité qui règne dans la capitale. Les kidnappeurs, les braqueurs avec armes à feu (no­tamment des cash-point), les voleurs à la tire, les détrousseurs, les pickpockets… sont les dangers permanents qui guettent les citoyens au quotidien. Et la situation est pres­que identique dans toutes les grandes vil­les de Madagascar.
Tout dernièrement, le décès d’un conducteur de taxi-moto après son agression par un passager, a créé un vif émoi au sein de la communauté des taxi-motos. Mais d’un autre côté, certains passagers ont porté plainte après s’être vus détrousser par un taxi-moto. On ne sait plus à qui faire confiance. A un moment ou un autre, on peut se retrouver dans une si­tuation dangereuse.
Si telle est la vie en milieu urbain, il ne faut pas croire que la popu­lation rurale vit dans
un monde meilleur. Le mon­de rural n’en est pas mieux loti. Il a également droit à son lot de méfaits qui sont perpétrés par les malfaiteurs de tous genres et de tout acabit. Kidnapping, razzia des dahalo, vols de produits (celui de la va­nille se fait sur pied) sont aujourd’hui pleinement vécus par les ru­raux.
Non seulement, ils vivent dans des conditions sanitaires qu’on ne peut pas envier – pas d’eau courante ni d’électricité et encore moins des soins appropriés en cas d’accident -, mais on leur enlève encore le peu qu’ils ont directement (razzia) ou indirectement (kidnapping avec demande de rançon) si bien qu’il arrive qu’ils se retrouvent, en un jour, démunis de tout ce qu’ils ont amassé pendant toute leur vie.
Mais leur chemin de croix ne s’arrête pas là. Les bandits en col blanc leur font également vi­vre d’autres malheurs qui des fois, sont difficiles à supporter. En effet, en milieu rural, le moindre responsable (qu’il soit élu ou nommé) doté d’un soupçon de pouvoir ne manque jamais d’utiliser ce pouvoir pour ses intérêts personnels.
Ces agissements qu’ on peut incontestablement qualifier d’abus de pouvoir peuvent se présenter sous différentes formes. Les plus courants sont les extorsions de fonds que l’auteur parvient toujours à justifier d’une manière ou d’une autre pour que la décision présente un semblant de légalité. Et bien souvent, la victime n’a aucune possibilité de recours pour échapper à cette injustice.
C’est pourquoi, on assiste des fois à des manifestations soutenues par toute la population demandant l’affectation d’un tel ou tel responsable. Et la non satisfaction de ce desi­derata peut amener à craindre des réactions populaires dont on ne peut jamais prévoir à l’avance quelle en sera l’issue finale.

Aimé Andrianina

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