Gouvernance de la migration à Tana: le coût du projet estimé à 4,5 millions de dollars

La « Stratégie pluriannuelle pour la gestion et la gouvernance des migrations en lien avec le développement urbain durable et inclusif de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) », sera appliquée pour gérer les phénomènes migratoires à Antananarivo. Ce projet a été présenté hier à l’hôtel Carlton Anosy, après une étude menée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Fin prête, cette stratégie élaborée avec l’appuie de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sera mise en œuvre pendant deux ans, avec un coût total de 4,5 millions de dollars, dont 300.000 dollars déjà financés par l’OIM. A ce sujet, le chef de mission de cette organisation à Madagas­car, Charles Evina a lancé un appel à contribution, à l’endroit des bailleurs de fonds.
« Le premier financement mis en place par l’OIM à travers le fonds de développement est déjà un appel à l’ensemble des bail­leurs, pour continuer à appuyer la CUA, sur la base des résultats obtenus. Nous allons marcher main dans la main avec la Commune pour poursuivre la mobilisation des ressources auprès d’autres bailleurs que nous allons identifier ensemble », a-t-il expliqué.
Naina Andriantsitohaina a indiqué pour sa part : «j’espère que cela va nous permettre de prendre des mesures susceptibles d’alléger la pression démographique qui fait souffrir la ville déjà submergée par la vieillesse des infrastructures et des réseaux d’assainissements qui ne lui sont plus adaptés », a indiqué.

Trois axes de la gestion des migrations

Confrontée quotidiennement aux défis de la migration, la CUA a monté son projet « Intégration de la migration dans le développement urbain durable et inclusif à Antanana­rivo » depuis le mois de décembre 2021. La municipalité ambitionne ainsi d’instaurer une gestion maîtrisée des migrations ainsi qu’une intégration adaptée des migrants.
Dans ce sens, la « Stratégie pluriannuelle pour la gestion et la gouvernance des migrations en lien avec le développement urbain durable et inclusif », s’articule autour de trois axes, conformément aux engagements du maire d’Antanana­rivo, Naina Andriantsitohaina, dans son « Veliranon’Iarivo » de faire de la capitale un endroit vivable pour tous et d’assurer le bien-être de toutes les catégories de la population.
Le premier axe est relatif à la migration et au développement urbain, la seconde est axée sur la migration et inclusion sociale et professionnelle et la troisième portant sur la gouvernance multi-acteurs concertée de la migration.

81% des déplacés originaires des Hautes terres

Le phénomène migratoire figure parmi les premiers facteurs de croissance démographique en milieu urbain. Et la ville d’Antananarivo n’y échappe pas. Selon les résultats de cette étude, publiés hier au Carlton Anosy lors de la cérémonie de remise officielle de la « Stratégie pluriannuelle de la gestion des migrations dans la ville d’Antanana­rivo », 81% des migrants sont originaires des Hautes terres, parmi lesquels, 59% viennent de débarquer dans la capitale, il y a moins de 5 ans.
La plupart des migrants quittent leur localité d’origine pour des raisons professionnelles. Pour les autres, la perte des moyens de substance les forcent à migrer dans la Capitale. 39% d’entre eux exercent une activité commerciale. 25% prévoient de s’établir de façon permanente et 51% sont encore indécis à cause de leurs activités incertaines et sans avenir sûr. Les migrants sont majoritairement composés de jeunes âgés de 15 à 35 ans.

Sera R/ Tsilavina R.

Partager sur: