Certains ont mal interprété les propos hargneux de la présidente de la Chambre basse Christine Razanamahasoa par rapport aux attentes de la population de Fianarantsoa regroupée au sein de l’association Fizafafi, en contrepartie du soutien au président sortant en vue de la présidentielle. Rien ne va plus entre la présidente de la Chambre basse et le chef de l’Etat.
Mauvaise interprétation. Plus d’un continue encore de spéculer sur le contenu de cette déclaration. Mais, Christine Razanamahasoa a remis les pendules à l’heure hier lors d’une conférence de presse hier à Tsimbazaza. A l’entendre, la présidente de l’Assemblée nationale n’a pas l’intention de retourner sa veste et se range toujours derrière Andry Rajoelina, cible de toutes les attaques, actuellement. Elle a pris la défense du président de la République.
Trois points essentiels ont été développés lors de cette rencontre avec les médias, notamment la motion de censure, la nationalité du président et la requête du Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit (HCDDED).
Double nationalité
Des bruits ont couru ces derniers temps selon lesquels Andry Rajoelina aurait une double nationalité. Christine Razanamahasoa a fait taire ces rumeurs en indiquant que rien de tout cela n’est vrai et qu’il est «tout à fait en droit de se présenter aux prochaines élections».
«Le chef de l’Etat est un citoyen malagasy, de père et de mère malagasy», a-t-elle clairement souligné. Elle a ainsi cité l’article 42 de l’Ordonnance n° 60 – 064 du 22 juillet 1960 portant Code de la nationalité malagasy stipulant que «Perd la nationalité malagasy, le Malagasy majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère».
Et elle d’ajouter que selon l’article 45, «Perd la nationalité malagasy, le Malagasy même mineur, qui, ayant une nationalité étrangère, est autorisé, sur sa demande, par le gouvernement malagasy, à perdre la qualité de Malagasy». Pour elle, il ne s’agit que de rumeurs qui ne tiennent pas la route.
Empêchement Concernant la requête
en déchéance du président déposée par le HCDDED auprès de la HCC, la présidente du perchoir estime que cette institution outrepasse ses compétences.
«Il n’appartient pas au HCDDED de demander l’empêchement du président et encore moins à la HCC de statuer sur le sujet», a-t-elle expliqué. Pour elle, la requête devrait être auprès de la Haute cour de justice (HCJ). Elle reste alors sceptique quant à l’aboutissement de la requête du HCDDED.
Quoi qu’il en soit, la situation reste tendue sur le plan politique. Malgré cela, Christine Razanamahasoa a tenté de rassurer l’opinion. A deux mois de la première session parlementaire ordinaire, elle a indiqué hier que «la motion de censure n’est pas à l’ordre du jour jusqu’à présent». Cependant, «Nul ne peut savoir ce qui pourrait se passer demain», a-t-elle toutefois noté. Pour elle, tout dépend des relations entre le gouvernement et les députés.
A noter que cette conférence de presse prévue se dérouler à 10 h du matin, selon l’invitation reçue par les journalistes, n’a commencé que vers 14h.
Tahina Navalona