Le récent naufrage d’une embarcation (jusqu’ici non encore déterminée) dans le district d’Ambilobe, à l’origine du décès de plus d’une trentaine de personnes, continuera certainement pour un bout de temps d’alimenter les débats. Grosso modo, les questions sont axées sur la part de responsabilité de tout un chacun sur ce drame. Car quoi qu’on dise, cette notion de part de responsabilité ne saurait être attribuée uniquement à la personne annoncée comme étant la principale organisatrice du voyage.
Il faut reconnaître que les tentatives de fuite en avant vers Mayotte ne datent pas d’hier, car bien avant ce drame, d’autres voyages clandestins ont déjà eu lieu dont quelques-uns ont été découverts « à temps » par nos garde-côtes. Mais si les voyages « réussis » n’ont pas été stoppés, c’est qu’il y a, à coup sûr, une certaine entente entre les voyageurs et les passeurs et, dans une certaine mesure, une connivence avec un ou des responsables au niveau des autorités compétentes, pour que le voyage passe incognito.
D’aucuns reconnaîtront que si l’accident ne s’est pas produit, les voyageurs seraient parvenus à leur destination finale, Mayotte. Là où il ferait bon vivre selon les rumeurs, au point pour ces migrants d’effectuer un voyage clandestin, à leur risque et péril. On prétend qu’ils quittent la Grande île pour fuir la pauvreté mais à bien analyser le cas, est-ce vraiment la raison de leur déplacement ?
Le fait est qu’on imagine mal un « vrai » pauvre malagasy comme en voit beaucoup actuellement dans les rues des grandes villes, pour ne pas dire à travers le pays tout entier, capable de se payer un tel voyage qui coûterait à coup sûr, les yeux de la tête pour le concerné. Et pourtant, ces prétendus pauvres sont nombreux à tenter l’aventure. A se demander s’ils sont réellement des démunis. Et une seule question se pose : qu’est-ce qui peut bien attirer ces « pauvres riches » à Mayotte ?
Elia R.