Des élèves se font agresser sur le chemin de l’école. Leurs agresseurs ne sont autres que des jeunes de leurs âges, qui se trouvent toutefois en dehors du système scolaire. Formant un groupe d’une dizaine, composé de filles et de garçons, âgés entre 8 et 20 ans, ils se pointent dans les environs des établissements scolaires à la sortie des classes pour attaquer les élèves, en particulier ceux qui marchent tout seul ou à deux.
« Ces assaillants poursuivent leurs victimes et les encerclent pour leur empêcher de prendre la fuite. C’est à ce moment-là qu’ils les frappent, leur donnent des coups tout en les crachant dessus. Des violences physiques accompagnées d’insultes et des gros mots », a témoigné un passant du côté d’Antanimena.
Ce cas n’est pas isolé, car d’autres témoins ont déjà aperçu de tels groupes d’enfants des rues harceler des élèves du côté d’Ankadifotsy. « Ces derniers ont été victimes de jets de pierre après pour avoir refusé de leur donner de l’argent ». Ces témoins déclarent qu’ils n’ont pas eu le courage d’intervenir, de peur d’être assaillis à leur tour par ces enfants, adolescents et jeunes violents. Raison pour laquelle ils tirent la sonnette d’alarme pour inciter les responsables à tous les niveaux à prendre les mesures adéquates pour stopper ce phénomène, devenu une vraie menace pour la société.
Réinsertion difficile
Selon Holitiana Raharivony, un psychologue consulté sur le sujet, « Ces gestes peuvent traduire les détresses que les auteurs manifestent par des actes de violence. Ils envient certainement les conditions de vie de ces écoliers qui ont la chance d’aller à l’école, d’être mieux équipés, de se vêtir convenablement et de pouvoir assouvir leur faim sans difficulté… contrairement à eux qui n’ont même pas de quoi mettre sous les dents».
Ce n’est pas toujours valable au vu des vécues d’une responsable de Centre d’accueil d’enfants des rues sis à Andravoahangy. Notre source de souligner que la réinsertion de ces derniers s’avère très difficile. « Presque 50% des enfants, adolescents et jeunes mendiants recueillis au sein du centre de réinsertion sociale s’enfuient pour revenir mendier dans les rues un ou deux mois après. Pourtant, ils ont déjà bénéficié de tous les accompagnements nécessaires pour pouvoir revenir sur les bancs de l’école ».
Fahranarison