Qui sont les principaux responsables ?

Le dernier naufrage qui s’est déroulé dans la partie nord-ouest du pays et qui a coûté la vie à une trentaine de personnes a certainement attiré l’attention de l’opinion publique en raison du nombre éle­vé de victimes. Tout
le mon­de se demande bien ce qui a poussé tou­tes ces personnes à braver le danger, mettant en péril leur vie.

Car c’est une véritable aventure périlleuse que de faire cette traversée à bord d’une em­barcation qui n’est pas équipée pour la faire. D’aucuns ignorent que ce type d’embarcation qui a coulé manque de tout en matière de sécurité. On peut être certain que le matériel de sauvetage le plus rudimentaire tels que les gilets de sauvetage n’existaient pas.

Ces gens-là était par­tis dans l’espoir, à tort ou à raison, de trouver une vie meilleure sous d’autres cieux. Mais c’est la mort qui, finalement, les attendait. Ce triste évènement montre en­core une fois, la perméabilité de nos fron­tières littorales et de l’insuf­fisance des éventuelles interventions en cas de sinistre.

La première question qui arrive en tête est : Que fait l’Agence portuaire maritime et fluviale (APMF) ? N’a-t-elle pas un rôle à jouer dans le contrôle et la gestion de toutes les embarcations qui naviguent dans les eaux territoriales ma­lagasy ? Cette région de Madagascar est certainement l’une des régions les plus actives en matière de navigation mari­time.

Mais dans cette ré­gion, il n’y a quand mê­me pas des milliers d’em­barcations qui sont susceptibles d’effectuer la traversée entre les côtes occidentales du pays et les archipels des Como­res. Ainsi, l’APMF doit pouvoir identifier cha­que embarcation et sa­voir où elles sont à cha­que moment.

Dans le même ordre d’idée, l’agence doit être au courant de tous les mouvements de chaque embarcation quelle que soit sa destination. Et pour cette raison, elle de­vait savoir que cette em­barcation ne pouvait pas effectuer cette traver­sée sans que cela ne présente un danger.

Dans tous les cas, embarquer presque une cinquantaine de passagers clandestins ne peut pas se faire dans la totale discrétion. Ce qui signifie que le système mis en place pour surveiller les allées et venues des em­barcations n’est pas efficace.

Quelles en sont les raisons ? Comme d’habitude, on répondra que c’est à cause de l’insuffisance de matériels et de l’effectif. A moins qu’il n’y ait eu une complicité de quelques responsables. Quoi qu’il en soit, le propriétaire de l’embarcation est le premier responsable de cette tragédie.

C’est l’évidence mê­me car il a accepté de transporter des passagers qui n’étaient pas en règle vis-à-vis de leurs entrées à l’île Mayotte. Il ne pouvait pas ignorer que ces passagers voulaient entrer clandestinement dans cette île voisine. Et si l’on voulait élargir encore plus la question, on pourrait aussi l’inculper de trafic de personnes.

Ce n’est pas parce que nos frontières ne sont pas bien gardées que l’on peut faire tout ce que l’on veut, y entrer et sortir comme dans un moulin. Il y a des lois qui régissent la navigation maritime que chaque armateur se doit de res­pecter.

Aimé Andrianina

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